Comédie dramatique de Christophe Botti, mise en scène de Thierry Harcourt, avec Gabrielle Lazure, Manuel Blanc, Robin Causse, Déborah Grall et Issame Chayle.
Dans "Frères du bled" de Christophe Botti présentée comme une pièce "qui permet d'aborder la guerre d’Algérie sous un nouvel angle" cette dernière ne constitue qu'un épiphénomène quasiment "anecdotique".
En effet, elle sert de toile de fond à une comédie dramatique sur le thème récurrent des secrets de famille et du secret des origines.
Dans les années 80, à l'occasion de la Toussaint pour porter les chrysanthèmes sur la tombe du père, français d'Algérie, fils de pieds noirs qui n'a jamais pu se résoudre à quitter l'Algérie, une fratrie pour le moins hétérogène se retrouve au domicile familial autour d'une mère douloureuse, emmurée dans le silence, française de métropole qui n'a jamais pu s'adapter à la vie en Algérie.
Voilà pour le point de départ de cette pièce qui commence par un drame de l'intime dans lequel va s'imbriquer l'évocation du déchirement subi sur la terre algérienne par ceux qui y vivaient en bon entendement et la démythification de l'image du père.
De vielles photos oubliées dans un grenier, une lettre détournée et un journal intime qui a survécu aux bouleversement de l'Histoire vont participer à une salutaire résilience avec happy end à la clé.
Dans un curieux décor de caisse en bois blanc millésimé 1980, Thierry Harcourt gère de manière classique ces incursions dans le passé avec flashs backs incontournables faisant revivre le père et son meilleur ami interprétés respectivement par Manuel Blanc et Issame Chayle qui joue également le rôle du fils de coeur.
Face à Gabrielle Lazure, très juste dans un rôle d'écorchée vive, Robin Causse, déjà remarqué dans "Perthus", confirme ses qualités de jeu et Déborah Grall révèle de manière convaincante les siennes. |