Le Musée de la Vie romantique propose une exposition de saison avec "Jardins romantiques français (1770-1840)" consacrée à une période de l’histoire du jardin français qui révèle un nouvel art de vivre.
En effet,
pendant la période romantique, l'art du jardin connaît un véritable bouleversement stylistique et symbolique qui voit le jardin classique dit à la Française, issue du jardin à l’italienne, qui a sévi pendant le 17ème siècle et le début du 18ème siècle, supplanté par le jardin à l'anglaise.
Les commissaires de l'exposition,
Catherine de Bourgoing,
commissaire scientifique, et
Daniel Marchesseau, directeur du Musée de la Vie romantique, proposent, à partir d'une large sélection d'oeuvres puisée dans la riche iconographie de l'art des jardins, une déambulation chronologique à partir des réalisations les plus significatives de l'époque telles le petit Trianon à Versailles, le château de la Malmaison et le domaine de Mortefontaine. Du jardin des Lumières au parc romantique, l'esthétique du pittoresque
L'ensemble des pièces, présentées dans une scénographie de Claude d’Anthenaise,
conservateur en chef du Patrimoine directeur du musée de la Chasse et de la Nature à Paris, qu'il s'agisse d'oeuvres graphiques, de peintures, d'objets décoratifs, de jardins et constructions de papier voir même d'une serre portative,
permettent de suivre l'évolution qu'a connu le jardin romantique à partir du jardin idyllique.
Le jardin se rapproche de la nature c'est-à-dire du paysage, en inversant la relation du paysage à l'architecture.
Si le jardin à la française cède le pas au jardin à l'anglaise, il s'agit toujours d'une organisation artificielle de la nature mais selon une conception stylistique et symbolique diamétralement opposée.
A l'agencement ordonné de la nature qui correspondait au triomphe de la raison et de la géométrie avec la perspective axiale qui présidait dans l'art classique et l'architecture se substitue une représentation idéalisée et émotionnelle.
Bosquets, plans d'eau arborés et la serre remplacent les parterres géométriques, fontaines et orangerie.
Parmi les éléments incontournables du jardin pittoresque, les cascade, lac et grotte y figurent moins au titre du sublime, au sens de l'extase ou du tragique, que de l'incitation à la rêverie et à la contemplation bucolique.
Car le jardin pittoresque apparaît essentiellement un jardin d'agrément qui sert également de toile de fond aux portraits.
Cette période connaît également, avec l'émergence des sciences du vivant, un engouement pour la botanique, qui quitte le giron de la médecine pour ressortir aux sciences naturelles, favorisée par les expéditions du 18ème siècle et le goût de l'exotisme.
Par ailleurs, l’herborisation et la pratique du jardinage s'inscrivent au rang des loisirs essentiellement féminins et la conception des jardins échappe aux architectes pour être confiée aux peintres puis aux jardiniers, notamment formés à l’École royale d’horticulture de Versailles, qui fondent l'art paysager.
Une exposition de printemps à découvrir dans le délicieux Musée de la Vie romantique en terminant par un thé sous la tonelle de son jardin.
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