Comédie dramatique de Arthur Adamov, mise en scène de Gabriel Garran, avec Marie-Armelle Deguy,
Soazig Oligo,
Stanislas Roquette et Estelle Sebek.
Gabriel Garran, metteur en scène à l'exceptionnelle longévité créatrice, monte un texte de Arthur Adamov, auteur dramatique français d'origine russo-arménienne qui fut un des membres fondateurs, avec Samuel Beckett et Eugène Ionesco, du théâtre de l'absurde.
Dans sa note d'intention, il indique que "Les Retrouvailles" reste une oeuvre à déchiffrer ce qui perdure malgré la proposition qu'il présente comme placée "sur le ton du cauchemar burlesque et de la régression bouffonne", registres à la mise en oeuvre théâtrale au demeurant ardue, et la qualité d'interprétation des comédiens Marie-Armelle Deguy, Soazig Oligo, Stanislas Roquette et Estelle Sebek.
Un jeune homme, étudiant en droit obligé d'interrompre ses études pour embrasser une profession alimentaire dans une petite ville auprès de sa mère et de sa fiancée, prend tout son temps en attendant le train qu'il va rater. Un départ définitivement compromis suite à la rencontre de deux femmes, sortes de double janusien des premières, qui vont profiter de son indécision pour l'objetiviser et, d'une certaine manière, le phagocyter.
S'ensuit un huis clos onirico-dramatique placé sous le regard géant et inquiétant de l'auteur, en photographie en fond de scène, un regard noir et égaré à la Kafka ou à la Artaud, et le signe du son mécanique, les rouages de la locomotive, le cliquetis de la machine à coudre, le saccadé de la machine à écrire, le bruissement des roues de la bicyclette.
Parabole politique des totalitarismes des années 50, dramaturgie de l'aveu avec l'incapacité à s'intégrer dans un monde en marche, approche psychanalytique de la figure féminine castratrice, plusieurs pistes s'ouvrent au spectateur pour une écriture atypique. |