Comédie écrite et mise en scène par Xavier Jaillard, avec Caroline Wouters, Marion Margyl, Elise Fournier, Tchavdar Pentchev, Xavier Jaillard, Christian Suarez, Güler Önel, Jean-Pierre Delaune et Fabien Heller.
Xavier Jaillard a pris sa plus belle plume parodique pour écrire ce "Méchant Molière", comédie de pur amusement qui brocarde gentiment la vie culturelle rurale et le théâtre amateur et offre une partition de choix aux comédiens qui veulent leur tester leur talent dans le registre du surjeu, du jouer faux et du ratage.
Comme nombre de localités de la France profonde, Courson-la- gamine possède sa troupe de comédiens amateurs, les Joyeux Saltimbranques, qui assure le divertissement culturel lors des manifestations communales.
Dirigée par le directeur du supermarché qui, pour avoir joué un Molière lors de son cursus scolaire en primaire, se pique d'être auteur dramatique, comédien et metteur en scène, elle répète une parodie couleur locale, et néanmoins en alexandrins, du "Tartuffe" de Molière de sa composition qui devrait être jouée devant le Ministre de la Culture dont la subvention est sollicitée pour la construction d'un lieu culturel.
Comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, il s'octroie le rôle du patriarche grand seigneur (Xavier Jaillard) et fait de son épouse la future belle-mère (Marion Margyl). Le casting est à l'avenant avec la technicienne de surface pas plus douée au balai qu'à la régie (Güler Önel), le maire en conseiller du fourbe (Jean-Pierre Delaune), la fille du maire en jolie gourde lacrymale largement dotée (Caroline Wouters), le banquier en prétendant intéressé (Christian Suarez), l'informaticien en valet effronté (Fabien Heller), la caissière en mutine soubrette (Elise Fournier pétulante) et le patron du bar, gay inattendu en amoureux transi (Tchadvdar Penchev époustouflant).
Bien évidemment, cette apocalyptique répétition est un condensé joyeux et foutraque de ce qu'il peut y avoir de pire, et donc de comique, dans le spectacle dispensé par des amateurs sous-doués.
Les comédiens, bien distribués, s'en donnent à coeur joie dans cette comédie qui, comme il est inséré dans une réplique, ne vise pas le public d'intellectuels du théâtre subventionné élitiste mais s'inscrit dans le registre de la comédie populaire. Mission accomplie ! |