Spectacle conçu et mis en scène par Catherine Boskowitz d'après le roman éponyme de Marie-Louise Bibish Mumbu, et interprété par Alvie Bitemo accompagnée par Benoist Bouvot.
Catherine Boskowitz a puisé dans les chroniques kinoises qui composent le roman de l'écrivain et journaliste congolaise Marie Louise Bibish Mumbu intitulé "Samantha à Kinshasa", pour concevoir un spectacle au titre éponyme qui donne le pouls de la vie dans la capitale de la République démocratique du Congo tout en évoquant les spécificités de ce pays, géant à plus d'un titre de l'Afrique subsaharienne.
Les Congolais sont victimes des plaies endémiques et récurrentes du continent noir tels que la présidence dictatoriale avec, en l'espèce, la déclinaison de la zaïrianisation, l'émigration, le personnage titre, qui appartient à une classe privilégiée et prend volontairement le chemin d'un exil en première classe, ne devant pas faire oublier ceux qui vont grossir le rang des sans papiers, ou la survie par la débrouille des jeunes abandonnés à eux-mêmes, la rapine et le vol pour les garçons, la prostitution pour les filles, constitutionnalisée sous un "article 15" surnuméraire, "Débrouille-toi tout seul pour survivre".
Plus spécifiques sont les particularismes locaux qui, résultent de la dualité atavique qui régit ce pays et l'affecte du vital au dérisoire : le clivage ethnique des gens d'en bas et gens d'en haut, un des pays les plus riches au monde en termes de ressources minières dont plus de 80% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, les porteurs de pagnes partisans de "l'abacost" face aux sapeurs de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes et la lice musicale entre adeptes de Wenge et Werrason.
Dans un dispositif scénique de studio de répétition, qui ne comporte aucune référence scénographique "exotique", et dans lequel Benoist Bouvot intervient en direct pour assurer l'habillage sonore et musical, Alvie Bitemo, comédienne et chanteuse, dispose de l'énergie nécessaire et de l'empathie communicative pour brosser, toujours entre la gravité et le rire, la pétulance et le silence, quelques portraits vivants et vibrants de son pays et de ses compatriotes. |