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Le Zénith  (Paris)  8 juillet 2004

Désireux de fonder un groupe mais échaudé par de piteuses tentatives antérieures, James Osterberg aka Iggy Stooge aka Iggy Pop, réussit finalement à rallier à lui, en 1967, trois jeunes désoeuvrés de Detroit complètement rétamés à l'herbe : Dave Alexander et les frères Asheton (Ron et Scott). Punks avant l'heure, les Psychedelic Stooges ne jouent d'aucun instrument, expérimentent continuellement, souvent sans chanteur, avant de trouver la formule gagnante, publiant en 1969 sur Elektra un premier album éponyme, produit par l'ex-violoniste du Velvet Underground John Cale.

Sept ans avant l'heure, le punk venait de naître : son dégueulasse, discours nihiliste, attitude autodestructrice, absence totale d'humour, paroles des chansons bâties avec trente mots ... L'année suivante, c'est à Los Angeles que sera mis en boîte leur second méfait, Fun House, disque de rock incandescent lorgnant vers le free jazz, parfaite synthèse entre la sauvagerie d'Iggy et la brutalité des riffs de Ron Asheton. Sur scène, Iggy, sorte d'alter ego infernal de Jim Morrison, repousse les limites, se roulant sur des taissons de bouteilles ou balançant du beurre de cacahuète dans le public après se l'être tartiné sur le torse (cf. les célèbres images du festival de Cincinnati de 1971).

Suite à la parution de ce chef d'oeuvre, le groupe explose, Dave Alexander se fait virer (pour faire une overdose peu après), Iggy partant se faire désintoxiquer pour cause de forte addiction à des substances diverses. Deux ans plus tard, ce dernier embauche un certain James Williamson à la guitare (devenu depuis un ponte de la Silicon Valley) et refait appel, au titre d'employés seulement, aux frères Asheton pour Raw Power, avant de tirer définitivement un trait sur les Stooges en 1974.

Vingt-neuf ans plus tard et contre toute attente, Iggy ranime le groupe de ses débuts, avec Scott (batterie) et Ron (guitare) Asheton auxquels est venu se greffer Mike Watt (ex-leader de Minutemen, le must des combos hardcore eighties). Le concept est clair dès le départ, pas question de jouer le troisième album, le répertoire sera uniquement celui des Stooges d'origine plus quelques titres écrits ensemble pour le dernier opus d'Iggy, Skull Ring.

Suite à un triomphe en septembre dernier au Bol d'Or, Iggy et ses Stooges remettaient le couvert ce début juillet à Paris, le chaos métallique était à nouveau imminent. Peu après un set toujours aussi insignifiant de l'infâme Peaches, les 'fucking' Stooges prennent le Zenith d'assaut attaquant d'emblée sur "Loose" et "Down In The Street".

Simplement vêtu d'un jean, c'est un Iggy un peu hors sujet qui arpente la scène de long en large comme pour refouler son trop plein d'énergie ; le reste du groupe assurant quant à lui méchamment. Fort heureusement, tout rentre dans l'ordre avec "1969" , pour une quarantaine de minutes à tomber. A peine remis, on succombe aux assauts successifs de "I Wanna Be Your Dog" et "TV Eyes" portés par les riffs tronçonneuses de Ron Asheton, caché derrière ses lunettes noires, ainsi que par un iguane survolté, dont le jean est désormais descendu à mi-fesses, cassant micro sur micro et plongeant dès que possible dans les premiers rangs.

Tristement, le son du Zenith, d'habitude des plus mauvais est ce soir-là exécrable, sorte d'atroce bouillie sonore rendant les paroles complètement inaudibles et les instruments quasi indiscernables. Comme l'intégralité du répertoire des Doors, les Stooges possèdent un titre dont personne n'a jamais fait une reprise potable, le fameux "Dirt" , pour laquelle Iggy gratifie même de quelques explications.

Retour ensuite sur le premier album avec "Real Cool Time" et surtout "No Fun" où Iggy fera grimper une meute de jeunes gens sur scène. Le titre s'achève, chacun restant à sa place. Et Ron Asheton d'enchaîner avec "1970" (leur titre ultime) et son final ravagé : l'iguane va et vient sur la scène, se frayant un passage entre ses fans, scène rocambolesque fonctionnant à merveille, à l'exception de la redescente forcée un peu musclée de certains spectateurs.

A ce stade, le quatuor a déjà été rejoint par Steven MacKay, le saxophoniste d'origine, faisant encore des éclats sur "Fun House", le titre suivant. Malgré ses 57 ans, Iggy Pop reste en parfait état de conservation, doté d'une vitalité et d'une énergie tout bonnement irréelles compte tenu des abus ayant jalonnés sa carrière.

Ayant épuisé les classiques d'origine, le groupe s'attaque au répertoire récent pour un piètre résultat au regard des morceaux précédemment exécutés. "I Wanna Be Your Dog" aura beau être rejoué en clôture du concert, le coeur n'y est plus, le vrai set s'est achevé avec "Fun House" vingt minutes auparavant. Un concert de soixante-dix minutes demeure forcément trop court mais celui-ci aurait gagné à s'arrêter plus tôt ou surtout à voir certains titres s'étirer ("Dirt", "1970" , "Fun House" ou même "I Wanna Be Your Dog").

Ne crachons pourtant pas dans la soupe : il serait ridicule et totalement faux de prétendre que rien n'a changé, qu'Iggy et ses Stooges restent toujours aussi dangereux, mais force est de reconnaître qu'aucune autre formation n'aurait été capable, plus de trente ans après ses débuts, d'une prestation d'une telle efficacité ...

 

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En savoir plus :
Le site officiel de Iggy Pop
Le Bandcamp de Iggy Pop
Le Soundcloud de Iggy Pop
Le Facebook de Iggy Pop


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