Croisière Fatale, on dirait le nom d’un roman de Barbara Cartland, une histoire qui se passerait dans un gros paquebot de croisière, avec piscine et hammam à tous les étages, où le jeune cadre dynamique aurait le coup de foudre fatal, face à la belle et pauvre bergère qui astiquerait le troisième pont. Mais c’est Clive Cussler et Jack Du Brul les écrivains, et eux donnent plutôt dans le thriller aquatique.

Même équipe que dans les autres romans des mêmes auteurs, un navire de guerre décrépit cachant un attirail entre Batman, James Bond et Mac Gyver, les membres d’une organisation nommée la Corporation, chargée de combattre les méchants, dirigée par Juan Cabrillo, le mec qui a une fausse jambe pleine de gadgets. Et une nouvelle mission : sauver le monde (encore ? Oui, encore !).

Tout commence quand l’équipe découvre un bateau jonché de cadavres, et comme ils sont curieux les petits, ils vont y faire un petit tour en combi stérilisée, ramènent une seule et unique survivante (mal en point) sur leur navire de guerre, avant que le luxueux paquebot de croisière coule à pic (une petite explosion…). Et voilà ! Vous l’avez votre croisière fatale.

Et franchement, vous pouvez passer directement à l’épilogue, parce que Cabrillo et ses copains vont trouver les méchants, une secte appelée Responsivistes, prônant la régression, un retour en arrière pour ne pas épuiser les ressources de la planète, pour cela, rien de plus simple : il faut réduire l’incessant accroissement exponentiel de la population, et comme ils sont méchants, ils ont trouvé un super-virus expérimenté dans des camps de concentration japonais : ça va rendre stérile les trois quarts de la population, et en tuer un bon gros paquet.

Non, il n’y a rien d’autre dans l’histoire. Ah si, il y a aussi des explosions, des courses poursuites, des grenades, des enlèvements, des tabassages dans les règles, des piquouses de sédatif pour cheval (mais comme il est trop fort le héros, il va réussir à se réveiller avant que les gardes ne reviennent, et il va même s’enfuir en quad avec douze côtes cassées, une orbite explosée, les dents du haut en moins et une cheville en miette, et il va même réussir à saboter les autres quads des méchants pour ne pas qu’ils le poursuivent… un peu James Bond qui s’auto-fait un massage cardiaque "Ah ! Je meurs ! Vite, un défibrillateur, hop hop, je suis vivant ! Je cours après les méchants !).

Il y a aussi des notices explicatives fortement détaillées d’engins en tout genre grâce auxquelles j’ai reconstitué le tableau de bord d’un hélicoptère grandeur nature avec des peaux de Babybel, j’ai appris à démonter, graisser, lustrer, monter, charger, armer, viser et tirer correctement avec une kalachnikov dans une main et un Glok gros calibre dans l’autre main…

Une lecture utile en matière d’explosifs et de boum boum pan paf aïe, ouille ouille ouille, tiens, prend ça, t’en veux encore, et ben tiens, crac, dans tes dents… Ayé ! J’ai sauvé le monde !