Créée
en 1984, reconnue d'utilité publique en 1990, AIDES
est la première association française de lutte contre
le sida dont l'action repose sur des principes de non jugement et
de respect des personnes dans leur intégrité, dans
leur identité et dans leurs choix de vie.
Composée de quelques salariés et essentiellement
de volontaires,AIDES c'est une démarche communautaire et
une relation d'écoute pour permettre aux personnes touchées
directement ou indirectement par le sida de s'organiser face à
ce fléau . C'est également une action militante pour
défendre le droit des personnes touchées par le VIH,
les populations vulnérables et combat l'exclusion.
AIDES était présente à Solidays avec un stand
qui proposait aux jeunes un parcours très intéressant.
Nous avons rencontré Philippe Legay
qui nous commente cette initiative.
Pouvez-nous nous dire qu’elle est votre
démarche dans ce festival ?
Nous proposons un parcours qui est basé
sur un jeu de rôles qui permet de s’identifier à
une personne séropositive et/ou à l’ami(e) d’une
personne séropositive pour prendre conscience des difficultés
vécues tant au plan affectif que professionnel ainsi qu’auprès
des divers organismes sociaux pour l’accès aux soins,
la prise en charge par la sécurité sociale et toutes
les contraintes administratives qu’il faut affronter alors
que l’on est dans une situation de souffrance. A la fin du
parcours nous effectuons un débriefing du jeu de rôles
dans lequel certains s’investissent de manière très
forte.
Quelles sont les personnes qui viennent faire
ce parcours ?
Le public de Solidays est traditionnellement constitué
de jeunes. Donc nous recevons des 16-25 ans qui sont relativement
bien avertis des problématiques de prévention mais
en revanche pas du tout informés des problématiques
sociales que peut engendrer l’exclusion et la maladie. C’est
donc intéressant pour eux de toucher du doigt ces réalités.
Simultanément, nous faisons quelques piqûres de rappel
tant sur le traitement d’urgence que sur le préservatif
masculin et le préservatif féminin qui demeure encore
très peu connu qui permettent une bonne alternance dans un
couple séro-différent qui doit se protéger
en permanence.
Nous répondons encore beaucoup aux questions
autour de la rupture du préservatif masculin : lorsque l’on
identifie les causes on s’aperçoit qu’il peut
être déroulé dans le mauvais sens. Nous constatons
aussi que le gel lubrifiant à base d’eau est très
peu utilisé. Dans l’inconscient collectif, il est perçu
comme un outil de prévention réservé à
la sodomie alors que la lubrification naturelle chez la femme n’est
pas toujours évidente ni suffisante. Il faut rappeler le
confort et le plaisir que cela apporte.
Comme toutes les associations, nous nous attachons
à parler de plaisir en même temps que prévention.
Nous pensons que c’est une bonne manière de faire passer
le message.
Vous fonctionnez avec des bénévoles.
A l’entrée de votre stand il est indiqué que
vous recherchez des candidatures. Y a-t-il une pénurie sur
ce point ?
Oui. Après l’année 1996 qui
marque l’arrivée des tri-thérapies et année
de médiatisation forte sur les nouvelles perspectives de
vie avec le VIH, toutes les associations de lutte contre le sida
constatent une diminution en termes de forces vives volontaires
et bénévoles. Mais nous constatons, et particulièrement
à AIDES, que les personnes qui viennent sont très
investies, conscientes des problématiques sociales, très
vigilantes et concernées.
Le différentiel quantitatif est donc un
peu compensé par l’implication de ceux qui vous rejoignent.
Oui en partie. Et aujourd’hui AIDES a un
nombre de volontaires que l’on pourrait qualifier de restreint
mais son réseau de sympathisants, d’amis, des personnes
qui viennent en renfort à des actions comme celle-ci, pour
de grosses opérations, fait de AIDES une association forte
qui a une bonne couverture géographique au niveau national.
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