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Cool Kleps - The Legendary Tigerman - Restavrant - The BellRays - The Jim Jones Revue  (Lille, L'Aéronef)  jeudi 7 avril 2011

Une soirée. Six concerts. Une durée totale de cinq heures. On appelle ça du journalisme épique. Je n'ai jamais fait quoi que ce soir d'approchant (à part en festival) et si l'occasion se représentait à nouveau je ne sais pas si je renouvellerais l'expérience. Mes jambes ne semblent plus fonctionner en accord avec le reste de mon organisme, mes oreilles émettent un sifflement continu et le bas de mon dos n'est que douleur. Pour résumer, je me sens plus vieux de soixante ans et cela ne m'apporte aucune expérience de la vie supplémentaire.

L'ouverture de la soirée est d'ailleurs basée sous le signe de l'âge (le groupe affichant une moyenne d'âge relativement élevée pour un groupe garage). Lorsque j'entre dans la salle, celle-ci est totalement vide. Je sors fumer une cigarette et reviens en plein milieu d'une reprise de "You Can't Put Your Arms Around A Memory". Une cinquantaine de personnes sont apparemment sorties d'un vortex temporel pour se retrouver dans la salle (puisqu'au risque de me répéter, il n'y avait PERSONNE cinq minutes plus tôt).

Pendant que je médite sur la possibilité qu'un tel fait puisse être dans une autre réalité différente aussi banal que les couilles, le groupe massacre littéralement le classique sous estimé de Johnny Thunders.

"Massacrer" est en l'occurrence un terme trop faible puisque l'intégralité du concert s'approchera plus de la torture anale que de quoi que ce soit de musical.

Après un morceau dédié "à tous les Alain de France et de Navarre" (qui s'avèrera en fait une reprise de "Oh Gaby" du Alain le plus connu de France, je ne saurais me prononcer pour Navarre), je prie pour que quelqu'un vienne me suicider. Cool Kleps me fait constater que j'ai perdu une bonne partie de mon sens de l'humour.

J'attends donc The Legendary Tigerman, étant fan de longue date de Wraygunn. Le concert commence par me faire peur puisque ce dernier débute avec un titre de son dernier album (que je n'aime pas) en pseudo duo avec Asia Argento (une vidéo est projetée en arrière-plan). Et ce sera finalement le seul reproche que je pourrais faire tant il est vrai que le one man band est un concept périlleux et que The Lengendary Tigerman s'en sort parfaitement bien.

De plus, le blues est une musique qui m'emmerde profondément de manière presque généralisée. Mais sans savoir pourquoi quand on y ajoute une rythmique simpliste et le murmure possédé d'Alan Vega, le blues devient subitement un genre musical pour lequel je serais prêt à mourir ou au moins sacrifier des petits animaux. C'est ce que fait The Legendary Tigerman et si un chiot était passé dans la salle, je l'aurais très certainement égorgé.

Le set alterne morceaux calmes en duo (vraisemblablement avec sa copine mais aussi avec Lisa Kekaula) et matraquage de grosse caisse agrémenté de distorsion.

Fin sur une histoire de gros bateau noir auquel je ne pige pas grand-chose mais l'organisation ne semble accorder aucune place à la réflexion puisqu'un nouveau concert débute sur la scène du Club (servant à assurer les changements de plateau sur la grande scène).

Commence donc Restavrant, duo m'évoquant deux camionneurs paumés sur une aire d'autoroute à trois heures du matin, sans doute en raison de leurs allures un peu frustres et de la casquette de base ball que le batteur arbore. Ma première impression se confirme dès les premières notes rappelant Hasil Adkins. La batterie évoque une carcasse de voiture rouillée et la guitare quelque chose dans le même goût : crasseux, rouillé et dépouillé (qui a dit "Jean-Luc Delarue" ?). Rien de fondamentalement original mais tout est en place et la demi-heure passe rapidement.

Retour devant la grande scène pour les BellRays. La salle peine légèrement à se remplir au début du set mais visiblement le groupe s'en fout et débute selon une méthode que la majorité des chroniqueurs en panne d'inspiration aiment qualifier de "pied au plancher". Le son est bon (quoi qu'un peu faible) mais le groupe joue parfaitement.

L'habituelle association des Bellrays à un mélange entre le MC5 et Tina Turner m'a toujours semblé incroyablement réductrice et fausse. C'est passer à côté d'une grande partie de l'étendue vocale de Lisa Kekaula et ne pas se rendre compte que le son de guitare a finalement plus à voir avec celui de Minor Threat que du MC5.

Quelques ballades pour se reposer un peu les doigts et les oreilles et grand final en forme de pseudo medley prot punk soul garage pinball trasher (non ça ne veut rien dire).

Je décide de manière extrêmement non professionnelle d'esquiver le concert suivant principalement par manque d'intérêt. Le grand moment du set sera celui où le batteur des Bellrays vient boire une bière à côté de moi.

Je sors donc prendre un peu l'air, histoire de me préparer psychologiquement pour The Jim Jones Revue : j'ai systématiquement loupé tous les passages du groupe dans les environs depuis maintenant à peu près trois ans et il est la raison principale de ma venue.

Premier rang donc. Le chanteur passe, rigole un peu avec les premiers rangs. Tout le monde a l'air gentil et bien disposé. Et puis le concert commence. Et il n'est plus question du tout d'être gentil (le bassiste regarde le public comme s'il allait torturer individuellement chacune des personnes qui le compose). J'avais lu quelque part que The Jim Jones Revue jouait à 110 dB, soit 20 décibels de moins qu'un marteau-piqueur. Je comprends assez rapidement que l'on n'est pas loin de la réalité. Le son fait penser à un troupeau de mastodontes qui se serait transformé en rouleau compresseur (bien que les mastodontes fut sans doute le plus proche équivalent du rouleau compresseur à l'ère cénozoïque).

Influences rock'n'roll (au sens "années 50" du terme avec tout ce que cela comporte de cheveux laqués et de voitures décapotables potentiellement mortelles) revendiquées mais le propos n'est pas de faire dans le revival facile. The Jim Jones Revue, c'est Little Richard, Jerry Lee Lewis et le Jeff Beck Group qui auraient trop trainé dans des caves où des groupes jouent à des niveaux sonores au-delà de l'audible et à une vitesse qui ne laisse aucun doute sur leur éventuelle consommation de produits stupéfiants. Et c'est très largement pour faire un bon set malgré un public un peu usé par tous les concerts précédents (je passerais la soirée à m'interroger sur la logique de la programmation).

Le groupe enchaine très vite ses titres et contrairement aux Bellrays ne se calme pas une seule seconde. Comme aurait pu dire Philippe Manoeuvre (ne le connaissant pas personnellement, je ne peux que supposer) : "ce fut un show d'une violence complètement préhistorique qui n'a laissé aucun répit au spectateur pour finalement le voir se trainer sur les genoux dans les éclats de verre, le visage trempé de sang et de larmes, les vêtements en lambeaux comme au sortir d'une révélation mystique (ou d'une agression sexuelle par un gorille, c'est selon), en demandant encore d'une voix suppliante écorchée par le bruit et la fureur". Et même si je suis presque sûr que j'accorde beaucoup trop de crédit à Philippe Manoeuvre sur ce coup, la description me semble assez juste.

 

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Le Myspace de The BellRays
Le Myspace de The Jim Jones Revue

Crédits photos : Sam Nolin


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