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puce Yussuf Jerusalem - Dum Dum Girls - King Kahn & The Shrines
Machine du Moulin Rouge  (Paris)  dimanche 24 avril 2011

En me rendant à la Machine du Moulin Rouge en métro, entre dans la rame où je suis tranquillement assis un musicien qui reprend "Oh when the saints" à l'accordéon dans une version sous léxomil.

Je ne sais pas vraiment ce que je vais voir ce soir, mais après ce foutu accordéoniste, je me sens prêt à apprécier à peu près n'importe quoi.

Première partie, Yussuf Jérusalem, trois mecs, français, qui balancent du rock garage. Bizarrement, ça fait penser à Lucky Luke qui se la jouerait gothique. Oui, le cowboy de bd, qui mâche un morceau de foin parce qu'il n'a plus le droit de fumer, mais avec une épée.

D'ailleurs Benjamin, le chanteur de Yussuf Jerusalem, a une côte de mailles autour des épaules. On dirait de la folk électrique en accéléré avec pas mal de réverb. C'est solide, carré, ça roule. Mais en même temps, ça fait penser à un vieux camion diesel un peu rouillé de partout, qui fait du boucan, de la fumée, qui pollue, mais qui a du mal à accélérer. Malgré les applaudissements sincères à la fin de chaque morceau, le public reste étrangement statique.

Après un concert de 45 minutes, à l'entracte, pendant que les techniciens s'agitent derrière le rideau, le DJ nous renvoie dans les années 90 en nous passant l'intégralité du premier album des Fun Lovin' Criminals, avant de pêter un câble en mettant Claude François qui reprend les Beatles. Hang the Dj, hang the DJ, Hang the DJ.

Les Dum Dum Girls nous sauve des goûts malsains du DJ déviant en branchant les guitares. Les quatre filles ont compris qu'il faisait chaud dans la salle de la Machine, la longueur de leurs jupes, juste au-dessus de l'élastique des bas, en atteste. Comme sur l'album, leurs chansons font penser à Ride, le côté pop à guitare cotonneux.

Les Dum Dum Girls frisent aussi parfois la pop sixties voire la surf music. La batteuse tape ses fûts comme une bonne bûcheronne, et la chanteuse torture sa guitare. Quant à la bassiste rousse, elle a dû croiser l'accordéoniste du métro et lui tirer son tube de léxomil tellement elle semble immobile par rapport au reste du groupe qui envoie le bois.

Les filles ont été nourries à Ride et à My Bloody Valentine, alors que leurs collègues de Foals, La Roux ou XX, ont grandi au son des années 80.

Cela signifie sans doute qu'elles sont un peu plus jeunes que les membres des groupes susmentionnés, ou que leurs mamans étaient moins prévoyantes. Leur côté groupe de filles qui fait de la pop à guitare rappelle les Bangles.

Dans la salle, la température a encore augmenté, et les mecs écoutent surtout avec les yeux. Ils ont raison, d'abord parce que le spectacle est agréable, ensuite parce que le son est très moyen avec des aiguës qui crissent désagréablement. En fin de set, les filles reprennent "There is a light that never goes out" des Smiths dans une version peu inspirée. Reprendre "Some girls are bigger than others" aurait été bien plus drôle, mais pas forcément sympathique pour certains membres du public.

Les 4 jolies Dum Dum Girls quittent le plateau. On en profite justement pour regarder ce public très varié, des jeunes et des moins jeunes, on aperçoit Justin Ramone (c'est-à-dire Justin Bieber avec un t-shirt des Ramones) mais aussi le clone de Régine en peu plus jeune et le vrai Frandol, l'ancien chanteur des Roadrunners. Pour être raccord avec King Kahn, nombreux sont ceux qui portent un chapeau.

En avant pour un début de show à l'américaine, avec l'aboyeur de salle qui fait monter la pression. Les trois cuivres résonnent, le batteur, sorte de big foot qui ne se serait pas épilé, a un rythme de métronome, le guitariste et le bassiste vont sur le devant de la scène, et un clavier fou saute partout. Le public est déchaîné avant même que King Khan ne rentre en scène. Rien qu'à regarder les musiciens, on sait qu'on sera en compagnie de personnes de bon goût puisque tous sont habillés en noir avec des broderies ou des écussons dorés.

King Khan entre enfin en scène, un chapeau de style autrichien avec une plume de faisan sur la tête et veste rouge brillante sur les épaules, ce qui lui permet de masquer une bonne bedaine.

Après un début sur les chapeaux de roue (jeu de mot), il faudra quand même au public un bon quart d'heure avant de commencer à bouger. Pourtant les musiciens ne ménagent pas leurs efforts, descendant dans la fosse avec les guitares ou les tambourins, faisant le show en s'agitant tout autour de la scène comme des marsupilamis sous exta.

King Khan ne tarde pas à tomber la veste. Il chante, feule, gronde, rit sardoniquement, hurle. Le public est chaud bouillant.

Sur scène, on assiste à un mélange de show à la Eli "Paperboy" Reed en joyeusement bordélique, avec une touche de Dr. John et de Screamin' Jay Hawkins pour les fringues et pour les cris, et enfin un son garage complètement copié sur les Sonics.

En rappel, King Khan revient moulé dans un short noir décoré de jolies motifs brillants sur le devant, un t-shirt en lamé doré, enveloppé d'une cape jaune et des chaussures de boxeur aux pieds.

Il chantera une chanson en français, mais le son plutôt pourri rendra l'ensemble complètement incompréhensible. Le concert se clôturera par cinq minutes chaotiques de stroboscope et de mélange de saxo déglingués et de larsens. Après une vraie ovation, c'est un public bien dégoulinant de sueur mais heureux qui quitte la Machine, après un concert sympa, énergétique comme un shoot de redbull, mais dans l'ensemble assez brouillon.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album I Will Be de The Dum Dum Girls
La chronique de l'album Only in dreams de Dum Dum Girls
La chronique de l'album Too True de Dum Dum Girls
Dum Dum Girls en concert au Festival La Route du Rock 2010 (vendredi)

En savoir plus :
Le Myspace de Yussuf Jerusalem
Le site officiel de Dum Dum Girls
Le Myspace de Dum Dum Girls
Le Myspace de King Kahn & The Shrines

Crédits photos : Marie Guerre (Toute la série sur Taste of Indie)


Laurent Coudol         
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"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
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