Format inhabituel et conception graphique particulièrement réussie pour le catalogue de l'exposition "L'épée - Usages, mythes et symboles" qui se tient au Musée National du Moyen Age rédigé sous la direction de son commissaire Michel Huynh, conservateur en chef au Musée de Cluny.
En effet, les Editions de la Réunion des Musées Nationaux sous la direction de Henri Bovet, et en l'espèce Valérie Gautier pour la direction artistique et l'Atelier Rosier pour la mise en page, proposent un beau livre, qui est également un bel objet.
Abandonnant le traditionnel bipartisme études-catalogue il intègre les reproductions d'oeuvres dans le corps du texte, avec la liste et les notices en fin d'ouvrage, usant, de toutes les variantes de mise en page qui apportent, par le plaisir des yeux, une réelle valeur ajoutée.
Michel Huynh y développe les thèmes principaux qui ont présidé à la conception de l'exposition à savoir comment l'épée, concept intemporel et objet matériel, a été investie d'usages symboliques particulièrement forts en relation tant avec le divin qu'avec le pouvoir temporel comme symbole de puissance au point de devenir de véritables objets métaphysiques.
Fabrice Coignot, doctorant en histoire de l'art qui a assisté le commissaire, présente une typologie et l'évolution formelle des épées au Moyen Age ainsi que l'art martial qui était codifié dans des traités.
Ont également collaboré à cet ouvrage Almudena Blasco professeur d'histoire médiévale à l'Université de Barcelone, qui présente le syncrétisme de la production ibérique qui a intégré les influences viking et syrienne et Iaroslav Lebedynsky, historien, qui expose l'influence des populations nomades dans le remplacement progressif de l'épée par le sabre dans Europe de l'Est.
Enfin, le Musée National de la Renaissance, s'étant associé au projet par une présentation temporaire de sa collection d'armes au Château d'Ecouen, Christine Duvauchelle, qui y est chargée d'études documentaires, a rédigé une étude sur l'épée à la Renaissance qui a connu une évolution significative en passant du champ de bataille à la ville où elle devient notamment un objet d'usage de mode et signe distinctif de l'aristocratie féodale. |