Récital de Charlène Duval interprété Jean-Philippe Maran accompagné par Patrick Laviosa au piano.
Quelques notes de musique égrenées annonce "La vie en rose", chanson mythique reprise avec succès de la divine Charlène Duval, star inoxydable, reine du music hall, étoile de l'âge d'or d'Hollywood.
Mais surprise. Ce n'est pas la glamoureuse au franc parler et à l'humour ravageur qui apparaît mais.... Madame Raymonde, l'immémoriale parigote tapineuse "accro" aux goualantes.
Sans son accordéoniste ni son kil de rouge, fagotée comme un as de pique blanc, ayant troqué son habituelle petite robe imprimée noire pour un costume entre Pierrot et Petit Bateau, la dame, qui prend ses quartiers chaque année sur la scène du Vingtième Théâtre grâce au talent de Denis d'Archangelo, s'est invitée en "guest" pour en reprendre une petite louche sur le temps de sa copine.
Une manière plaisante d'annoncer le spectacle "Charlène Duval... entre copines" dont l'interprète, devenue une légende et une icône magnifiée par Jean-Philippe Maran, fait une entrée subreptice.
En fourreau rutilant, la show woman tout-terrain carrossée comme une Buick, reprend la main même si elles poursuivent de concert pour une première partie en un duo pour le moins contrasté sur le plan visuel avec "Meilleures amies".
Avec ce nouveau spectacle, et après "Charlène Duval au Trianon" et "Charlène Duval retrouve la mémoire !", Charlène Duval a opté pour une thématique unique, celle de la femme, la femme dans toutes ses déclinaisons et tous ses états, et a exhumé de véritables pépites dans des répertoires variés allant de la chanson réaliste ("C'est moi Mélie" issu du répertoire de Mistinguett qu'elle dispense en medley) à l'opérette ("Ah les brésiliennes" de Francis Lopez, "Victoria, la plus belle fille de Melbourne" de Marcel Lattès) en passant par la variété ("Dolly" de Ricet Barrier et les chansons écrites par Michel Emer pour son épouse l'inoubliable Jacqueline Maillan telles "Tant qu'il y aura de la pellicule" et "Acapulco") et la chanson française ("La cervelle" de Jean Ferrat).
Car figure de la femme intemporelle elle peut tout interpréter accompagnée de son pianiste unique et favori l'excellent Patrick Laviosa. Même une reprise d'un must, devenu "Charlène Antoinette", écrit pour Mireille Matthieu pour "Numéro Un" à l'époque des grandes émissions télévisées de variétés.
Et puis, celle qui fut également comédienne, invite le public à partager une lecture"ambigue" de la prose d'une icône de la littérature jeunesse sortie de la Bibliothèque rose, "Oui-Oui chauffeur de taxi" de Enid Blyton. Fallait oser ! Et Charlène Duval l'a fait !
Il n'est de bonne compagnie qui ne se quitte et le temps file si vite... Ne reste plus à ses fans inconditionnels d'attendre une de ses prochaines apparitions. En, attendant, et pour ceux qui viennent de la rater, ils peuvent toujours se consoler avec quelques vidéos en allant sur son site internet. |