Cela fait déja longtemps que de nombreux amis me parlent de Timber Timbre, l'un deux était même submergé par la beauté
incommensurable de certain morceaux. Cet ami ayant bon goût, je décidais de le prendre au pied de la lettre rythmique, et de partir à la découverte de ce groupe.
Malheureusement pour moi, le parcours fut semé d'embûches. J'aime découvrir certains groupes en live, et celui-là en faisait partie, mais je n'ai jamais réussi, pourtant mes amis y étaient, et trouvaient ça, une nouvelle fois, très bien.
Je me fis une raison et décidais d'acheter les disques, mais encore une fois ce fut un échec, sold out chez mon disquaire et donc uniquement trouvable en live...
Cela tournait en rond, contrairement à ma platine.
Pourtant, tout ce qui suit est rectangulaire, ne serait ce que par le nom, Timber Timbre finissant par s'imposer comme étant, à mes yeux, le groupe le plus chiant pour affranchir une lettre à l'étranger.
-"Hey, have you got timbre...you know timber...you know the little thing you put on the enveloppe ?"
-"We say stamp".
Et le pire dans tout cela, c'est qu'aucun groupe ne s'appelle, "The Stamp", à une époque où l'on a toujours plébiscité un groupe se prénommant "Les portes".
Porte, rectangulaire, dans laquelle se trouve ma boîte aux lettres, toujours rectangulaire, où l'on a déposé l'enveloppe rectangulaire dans laquelle se trouve Creep on Creepin'on, le troisième disque de Timber Timbre (mais premier non autoproduit). Le problème est mathématique et s'est posé dès le départ !
Ce disque est résolument carré et bien trop rond. J'imaginais en Timber Timbre un bûcheron sortant des bois avec des cordes de guitare en peau d'ours faisant raisonner un son roots et lo-fi.
Mais dès le départ, tout a foutu le camp.
Dès la première note de piano, je me suis dit "Merde ! On dirait un 45 tours de Dr. Dre passé en 33 !". Ce disque a un profond groove venant du rap, mais ralenti, si bien que l'on s'ennuie vite, et tous les morceaux semblent se ressembler, aussi bien au niveau musical qu'au niveau du chant.
Néanmoins, et heureusement d'ailleurs, le disque renferme trois morceaux instrumentaux fort intéressants ("Obelisk", "Swamp Magic" et "Souvenirs"), un poil expérimentaux mais toujours pop. Rappelant modestement "A Day In The Life".
C'est alors que l'on regrette amèrement que tous les morceaux ne soient pas du même calibre que "Woman" (avec son intro 60's à la Black Angels) qui mêle avec brio les deux univers du disque.
Tout cela est bien dommage car avec ses arrangements originaux, improbables et mixtes, ce dernier opus de Timber Timbre aurait pu passer comme une lettre à la poste.
Mais la production n'est pas innocente non plus, tout cela étant bien trop propre. Ici réside donc le principal défaut du disque, ce qui bloque l'idée de départ, tel un enfant devant son jouet à encastrer.
Cet opus est à mon sens raté, et passe à côté de ses promesses. Timber Timbre n'est pas pour autant à mettre de côté, en espérant qu'il sorte plus des sillons la prochaine fois, qu'il soit plus rectangulaire. |