Tout est dit dans le titre : voilà donc la bande originale du film court (une trentaine de minutes) réalisé par Spike Jonze à la demande d’une célèbre marque de Vodka. Le film a été présenté dans divers festivals (Sundance, Berlin), puis a fait l’objet d’une exposition itinérante dans quelques villes Européennes, avant d’être proposé en accès libre via Internet (en VO sous-titrée s’il vous plaît). Le buzz a d’ailleurs savamment été alimenté par la perspective d’un nombre limité de places disponibles par jour (5000 initialement, relevé maintenant à 12000, ça devrait le faire !).
On retrouve l’univers onirique et un poil déjanté des premiers clips de Spike Jonze ; l’action se déroule dans un Los Angeles à la fois actuel côté décor (voire même vieillot) et futuriste puisque humains et robots y cohabitent. Disons le tout de suite, on est loin ici du robot lissé à apparence humaine des films d’anticipation, mais plutôt dans le créneau de la machine mal dégrossie, façon carcasse métallique.
Le film met en scène la rencontre de deux robots que tout sépare, sur fond d’une bande (très) originale pointue ; d’un côté le pataud Sheldon, à l’étroit dans sa vie monotone de robot de bibliothèque mais empreint de liberté et de l’autre la cool et stylée Francesca qui va vite le dévergonder et le convertir à son mode de vie plus Rock’n’Roll !
Chaque étape de l’évolution de leur relation est brillamment rythmée par la bande originale composée en partie par Sam Spiegel (le thème d’ouverture notamment, mélancolique à souhait) et réunissant le gratin de la scène émergente Américaine. On retrouve notamment le DJ Brésilien Gui Boratto pour un vibrant "Beautiful Life" et l’électro bouillonnante des Sleigh Bells pour illustrer la face festive de Francesca et ses amis.
Cette dernière va ouvrir son nouveau compagnon aux émotions musicales ("I love Music, I think !") en l’entraînant à son premier concert (point d’orgue et film dans le film, avec une prestation live diabolique du "The Past is a Grotesque Animal" de Of Montreal, dans une version condensée et rageuse). A noter que le groupe virtuel The Lost Trees, véritable acteur de l’histoire est composé pour l’occasion d’Aska Matsumiya, Flea et Nick Zinner (le guitariste des Yeah Yeah Yeahs).
On ne dévoilera pas la suite des aventures extrêmes des deux amoureux (bien accompagnés par la pop de Girls) pour laisser un peu de suspens ; on se contentera juste de souligner que malgré une fin un peu prévisible, cette jolie fable romantique produit son petit effet. Le tout est finalement emballé sur fond de générique d’Animal Collective, que du bon, on vous l’a dit !
Ce serait bien dommage de se priver de cette "Robot Love Story" par Spike Jonze… |