On a tant dit sur Yann Tiersen qu’avant même la première note ce soir à Brest, j’ai presque une impression de déjà vu, ou du moins de déjà entendu. Parce que les qualificatifs – que dis-je ? – les superlatifs à son sujet ne manquent pas.
Les esthètes ont donc rangé soigneusement Tiersen au rayon multi-instrumentistes de génie, étiqueté, emballé, la cause est donc entendue avant même que Yann ne mette les pieds sur scène.
Et
pourtant backstage, quelques minutes avant le concert, la décontraction
n’est qu’apparente. On sent que pour le musicien chaque
concert est un pari, un truc un peu fou pour lequel il se fait violence.
Mon regard croise le sien, la tension d’avant-concert est palpable. Et puis Tiersen arrive sur scène, rejoint son piano et c’est parti pour un set musical quasi ininterrompu, ce type est aussi à l’aise sur un piano Steinway Grand Concert que sur un accordéon Hohner.
Le
public, lui, suit avec attention, un frisson le parcourt dès
les premiers accords du thème d’Amélie.
C’est vrai Tiersen est un personnage à part, dialogue
surréaliste entre sa main gauche sur le piano et sa main
droite sur son accordéon, quelques secondes plus tard il
est au violon alto, puis à la guitare.
Tout ce qu’on vous a dit sur Yann Tiersen est rigoureusement exact. Ce type est génial et fou, fou des notes qui nous échappent et de la musique qui nous enchante.