L’effet que ce disque a provoqué en moi ressemble beaucoup à ce que j’ai ressenti il y a quelques années à propos du Moon Safari de Air : à la fin d’une première écoute en dilettante qui ne m’a pas laissé d’impression marquante, j’ai eu la sensation qu’il s’agissait d’un disque apportant une continuité, sans rupture et sans histoire, dans la discographie du groupe. J’ai décidé de donner une seconde opportunité et de me dédier avec plus d’attention à l’exploration de Ventriloquizzing, comme je l’avais fait il y a une dizaine d’années avec l’album de Air.
La décision s’est révélée fructueuse dans les deux cas et m’a révélé deux des disques qui figureraient dans ma liste des chefs d’œuvre de la musique contemporaine, si un jour je devais en faire une. A mes oreilles, les affinités entre les deux disques continuent au niveau de la production et du son, extrêmement travaillés et minutieux, ainsi qu’au niveau de la composition mélodique et rythmique qui dévoile des influences pop, rock, électro, jazz et de la musique érudite.
Ventriloquizzing est le quatrième album du projet Fujiya & Miyagi, quartet anglais qui dispose depuis quelques années d’un statut reconnu dans le panorama de la musique électronique internationale. Les onze morceaux qui le composent évoquent la contemplation de Air, le psychédélisme du trip-hop, l’ébriété blues de Morphine, le minimalisme répétitif de Kraftwerk, et les rythmes pop/rock indé. Chacune d’elles est un petit chef-d’œuvre qui me captive toujours plus à chaque nouvelle écoute.
Une merveille. |