Au
108 de la rue Cardinet dans le 17ème arrondissement
parisien, une petite devanture modeste sans ostentation ni boboïsme.
En vitrine, une carte, vélin clair, lettres noires, une introduction
sobre et classique : "Epicure 108 Tetsu Goya vous propose le
Délice Gourmand 29 euros comprenant : une entrée,
un poisson ou une viande, un fromage ou un dessert."
Le gourmand comme le gourmet saura s’y attarder et aura
envie - et raison - de pousser la porte. Car l’Epicure 108
vous propose dans une petite double salle claire aux murs parsemés
de toiles une cuisine de grande qualité sous la baguette
magique de Tetsu Goya qui est venu du pays du Soleil Levant en passant
par l'Alsace.
Parlons prix de prime abord, pour évacuer immédiatement
un sujet qui ici ne fâche pas, et trois remarques s’imposent.
Epicure propose un menu à un prix tout à fait abordable,
29 €, ce qui ne vous empêche pas de choisir à
la carte, et quelques plats comportent des suppléments que
vous jugerez amplement justifiés quand vous les aurez dégustés
s’agissant du foie gras de canard poêlé et sa
salade d’agrumes sur lit de lentilles vertes ou du suprême
de pigeon rôti au foie gras. Par ailleurs, la table peut prendre
un menu dégustation à 43,50 € dont la composition
vous est annoncée le jour même sur demande.
Origines, parcours et tradition permettent au chef de proposer
une carte éclectique et riche en saveurs et parfums qui permettent
autant de coups de cœurs que de repas en déclinaisons,
à laquelle s’ajoutent des suggestions du jour, le tout
sans esbroufe mais avec du cuisiné, sans forfanterie mais
avec de la qualité.
Tout d'abord des tonalités nippones avec les succulentes
lamelles de thon rouge et de saumon écossais marinés
à la vinaigrette de gingembre et la marée du jour
à la façon japonaise.
Le chef a bien évidemment importé quelques spécialités
alsaciennes : en ce moment, la dodue caille confite au foie gras
qui trône sur sa petite salade, le divin presskoph de homard,
langoustines et tête de veau et les fondants rognons de veau
(entier là où bon nombre de restaurateurs les servent
débités en cubes) servis avec une sauce divine au
pinot noir et des spaetzles maison.
Les traditionnalistes trouveront leur bonheur avec la casserole
d’escargots champenois frais à la crème de persil,
les chipirons farcis au risotto et gambas aux légumes printaniers
ou le cœur de filet de bœuf et son gratin dauphinois et
certains plats classiques sont parfois rehaussés d’une
note inattendue telle la sole rôtie et ses salsifis caramélisés
parfumés au sésame.
Quant aux desserts, des plus simples (pain perdu caramélisé
à la crème anglaise) au plus élaboré
(nougat glacé et sa mousse de caramel) en passant par le
plus original (croquignoles de chocolat à la marmelade de
poire) et le plus zen (crème brûlée au thé
de cérémonie) achèveront de vous séduire.
Enfin la carte des vins est largement étoffée pour
satisfaire tous les goûts à des prix très raisonnables
et le service à la mesure et à la hauteur du contenu
de l’assiette.
N’hésitez donc pas à sortir des sentiers battus…
et pensez à réserver car les amateurs connaissent
l’adresse !
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