Barbe savamment brousailleuse, cheveux faussement négligés, longs et rasés en même temps, beaux yeux et belle gueule, calme, il a une sacrée allure, Scott Matthew. Son nouvel album est à son image finalement, propre sur lui, cool et séduisant.
Cet australien qui a part ailleurs un groupe avec l'ancien batteur de Morrissey, a déjà deux albums à son actif et a connu un petit succès en illustrant la B.O. du film Shortbus.
Avec ce troisième album, Gallantry's favorite son, Matthew s'impose un peu plus dans le monde des songwriters dans un registre assez pop avec une voix de plus en plus chargée d'intonations à la Morrissey (on pense aussi à Martin Rossister sur "Sweet Kiss in the Afterlife") sur quelques envolées lyriques, voire à un jeune Bowie sur quasiment tout l'album. Ce qui n'est pas pour déplaire.
Rond, mélancolique, boisé, le petit monde musical de Scott Matthew est pavé de douceur avec, cependant, quelques graviers qui traînent,
notamment dans ses textes. Musicalement, c'est très beau et très fluide, chaleureux et paisible et la voix charmeuse de Matthew donne irrésistiblement envie de s'en faire un ami. "The wonder of falling in love" en rajoute une couche avec ses choeurs façon Beach Boys. Au titre de morceaux phares de cet album, on retiendra "True Sting", poignant, "No place called hell" ou "Buried alive" pour lesquels il suffit de dire qu'ils sont élégants, touchants et laisser opérer la magie des choses simples.
C'est léger et profond, ça donne envie de chantonner et en plus on ne s'en lasse pas. A ranger sans nul doute dans les albums les plus élégants de l'année aux côtés de Elbow ou Half Asleep. |