Roberman : échappé de Ravid’Vour’Voir, puis des Garçons Trottoirs, maintenant en solo, avec un vaste projet, ou une autre façon de promouvoir de la musique. Il n’a pas tort le gaillard, la musique passe par les bars, les boites de night, les festivals, les fenêtres ouvertes, la publicité et les films. Après sa rencontre avec un photographe, le choix de Roberdam s’arrête sur le dernier : faisons des musiques pour un film, pour cette musique Je voudrais être star est lancé.
L’histoire du film se suit facilement avec les quelques photos du livret de l’album : Roberdam dans son propre rôle n’a que dix jours pour réaliser son nouvel album sous la pression incessante de son producteur (le type qui a une sale tête derrière sa machine à écrire. Un chapiteau de cirque et ses habitants font office de studio et de plateau ciné. L’histoire va virer au drame quand Robert décide de sniperiser le grand manitou à moustaches, afin de mieux consoler sa jolie femme. Ça lui redonne visiblement de l’inspiration.
Côté musique, de la pop simple et fraîche. Mon intérêt pour cet album s’arrête là. J’ai tendance à mettre le CD et à partir pour ne pas entendre, ni comprendre les paroles. Parce qu’elles sont comme les champignons, je ne les aime pas. Par manque de poésie probable, par manque de profondeur certainement. J’essaie d’être claire, la question n’est pas de philosopher à tous les coins de rue, ni de psychanalyser la populace, mais j’ai l’impression que les paroles sont un mélo de lalala-lilili, il-fait-beau, chouette-doudou-dada-didon.
Roberdam ne cache pas aimer parler de choses simples et douces, ne pas aimer plomber l’ambiance, aimer le quotidien, l’amour y tout y tout. "Elle est à croquer la vie, dure à maitriser, vaut le coup à mon avis, mais elle est compliquée, la vie" ("La vie"). Je suis parfaitement d’accord avec lui, mais j’avais la naïveté de croire que des paroles de chanson ne se satisfont pas de simples mots pour dire les choses, qu’elles usent nécessairement de circuits métaphoriques, d’images et de sous-entendus. Et surtout, surtout, jamais de phrases toutes faites, ni de généralités sur la vie. C’est bien pour ça que d’autres choisissent l’anglais, qui touche la gloire avec un simple "I got a feeling youhou".
La musique de cirque, tout en tambour, en pouet-pouet-qui-voilà ?, en contrebasse, en sifflement désertique, tout en joie et festivité mérite mieux que ces phrases hachées, répétées, sans sens, sans verbe, sans lien, sans couleur, sans âme.
L’album est au final comme un champignon : marrant à débusquer, facile à ramasser, autorisant des cris, des courses, des rires et des blagues débiles, et au final, ce n’est qu’un peu de moisi avec un mauvais goût. Roberdam serait un champignon qui ne tiendrait pas ses promesses. Dommage. |