Sans déconner, ça va faire la troisième chronique de suite dans laquelle je parle d’Olivier Calmel. Il est partout. Attends deux minutes, je vais vérifier dans mon lit… Non, c’est bon, il n’y est pas. Mais il est dans Caravane Gazelle, avec Julie Martigny : la voix de l’histoire, Florence Prieur : le texte de l’histoire, ArteCombo : le quintette à vent (what ? It sounds like a Bar-à-bulles ! Hey ! Do you wanna have a drink at lakintêtavan ?)
Petite leçon de musique : un quintette est composé de cinq instruments : batterie, piano, contrebasse, violon alto, saxophone. "Est-ce qu’un quintette est toujours composé de ces cinq mêmes instruments ?" demande l’élève. "Tu chercheras pour la semaine prochaine" aurait répondu ma prof d’histoire géo quand elle ne connaissait pas la réponse. Moi, j’aurai plutôt dit : "tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien", ça fait plus philosophiquement socratique.
Caravane Gazelle penche vers la philosophie sous forme d’un conte musical, un genre de Pierre et le Loup au pays du Petit Prince de Saint-Exupéry : "Ce qui embellit le désert, c’est qu’il cache un puits quelque part". C’est tout de même ironique qu’un homme qui a vécu aussi longtemps dans le désert meure noyé. Enfin presque. Stop le vagabondage !
C’est l’histoire d’une gazelle qui gazelope dans le désert, solitude et froid. Elle s’approche de la lumière et un chameau lui fait une petite place à ses côtés, pour écouter le conteur qui conte un conte. Mais le chameau remarque la blessure de la gazelle et c’est le plus naturellement du monde qu’il lui lèche la patte blessée, que la gazelle s’endort et se réveille guérie le lendemain matin. La gazelle reconnaissante (et sans amis) décide de se planquer dans la caravane de chameaux, mais elle se fait tout de suite repérer par un petit indiscret. Le sage conteur propose de laisser sa chance à la gazelle, car cette rencontre n’est certainement pas un hasard, au pire, ça sera un casse-croûte qui se porte tout seul. Au fil du temps et des kilomètres, l’ensemble de la caravane s’attache à cette insolite gazelle capable de trouver de l’eau dans le désert. Mais l’arrivée de la caravane approche, les curieux et les cupides sont plus nombreux, la gazelle finit par quitter le troupeau, attristant la caravane, et surtout son poto de chameau. La gazelle finira par retourner à la vie sauvage, loin de la compagnie des hommes et leur appétit, loin de la sueur et de la lenteur des bêtes de somme, libre, joyeuse, sauvage.
C’est triste, et c’est mignon. Comme un conte. Une ode à l’amour et l’amitié, ce truc dément qui abolit les différences et fait sourire pour un rien. Une leçon de confiance et d’optimisme, au son jazz du quintet d’Olivier Calmel. |