Barbara Panther, made by Barbara Panther, with Barbara Panther for the pioublique. Et vi, c’est ça quand on sait tout faire, on fait tout, et on signe tout, ce que fait cette Barbara la panthère avec originalité et brio. Pourtant, les premières notes m’ont douloureusement fait penser à un album "concept" bourré de bruitages et d’expérimentations qui m’ont fichu la frousse pour plusieurs insomnies…. Brrrr.
Ici ? Que nenni. Je pense plutôt à une digestion des genres, pour en faire un nouveau truc unique. Certes, prise de risque de "cassage de figure" frôlé, mais le talent réside une fois de plus ici, marcher sur la crête et rester parfaitement stable. Ce que fait Barbara Panther dans cet album éponyme. A travers des sons tantôt électroniques, tantôt classiques, tantôt vocaux, tantôt rythmés, elle nous emmène dans un trip vibrant de sons et d’innovations musicales.
Mais où va-t-elle chercher tout ça ? Facile, dans le mélange des cultures, l’éloignement, et l’émerveillement pour la beauté du monde. Née au Rwanda, grandi en Europe (Bruxelles, Belgique, Berlin…), elle a connu le pays des génocides et celui du mur de la honte. C’est clair que ça fait relativiser de rester en vie dans un monde pareil. Du coup, elle s’est intéressée à la beauté de la lune, de l’eau, les mystères de l’univers, des religions et de ma terre où je m’assois, l’eau que je bois y tout y tout…
A croire que je deviens balèze, j’ai reconnu la patte de Björk dans des arrangements, et j’avais raison. J’avais juste oublié REM et Yoko Ono (la femme du Beatles à lunettes, non ?), et un certain Herbert (Matthew, pas Léonard). J’ai aussi pensé à ce concert avec une autre panthère noire en tutu rose, dans sa façon de tirer sa voix de haut en bas, de pousser ses cordes, de créer des staccatos comme des talons sur du marbre, de changer d’instruments à chaque morceau.
Si ces qualificatifs vous paraissent plus clairs, vous trouverez dans cet album un doux mélange de pop, rap, soul, justement électrique, simplement chanté, à la fois futuriste et incroyablement accessible. Et ce n’est que son premier album. Wouaouh ! |