Depuis que l'été existe (soit depuis une paire de temps déjà), les groupes se sont toujours livrés à l'éternelle bataille du tube de l'été. Dieu merci, ils se portent mieux depuis les années 2000, on ne reviendra pas sur les pollutions sonores provoquées par des gens parlant de poupées en plastique, des danses ridicules, ou des inventions de language type "atchikitikitiketa". Et il faut le reconnaitre, tous ces "boys/girls band" n'existent plus grâce à ce que l'on appelle grossièrement la musique "Indie", et en particulier (selon moi) depuis "Is This It" des Strokes, où l'on ne parle dorénavant plus que de "band".
C'est donc dans cette optique qu'il faut prendre The English Riviera, nouvel opus de Metronomy. Il fait partie de ces disques qu'il serait dommage d'écouter seul chez soi, tant ce disque invite au voyage, et n'a rien de statique. Il est donc recommandé de l'écouter sur la route, sous un soleil de plomb, dans une piscine bleu turquoise, ou bien dans une période de changement type déménagement prompt à un nouveau départ vers de nouvelles envies, de nouveaux horizons. L'été en somme. Et à ce niveau le disque me semble être un petit frère idéal au Sensuality de Sebastien Tellier.
Le disque est trés cohérent de bout en bout en mélangeant moments funky propices à endiabler le dancefloor, et moments plus intimistes voire presque nostalgiques. L'on reviendra notamment, à ce sujet, sur l'extraordinaire "Everything Goes My Way", l'une des meilleurs chansons de l'année qui, avec son hypnotique arpège de guitare et son arrivée de cuivres presque mélancoliques, donne l'envie irrémédiable de foutre le camp, prendre la route, pour retrouver la personne que l'on aime, à l'autre bout du monde s'il le faut et de lui chanter, si ce n'est crier l'entêtant refrain "Love, I'm in love".
Le point fort des compositions réside dans leur simplicité, tout comme dans leur production et arrangements impeccables, donnant libre cours à chaque subtilité sonore du mixage, notamment au niveau des basses. C'est donc d'autant plus parfait pour le casque, et donc facilement transportable. Un disque de voyage donc, à faire tourner en boucle pendant deux mois, qui en laissera plus d'un nostalgique quand les feuilles mortes recouvriront le sable chaud, mais qui laissera d'impérissables souvenirs dès le retour de la routine. |