Performance de Gérald Kurdian.
Diplômé de l'ENSAPC catégorie "arts visuels", danseur, musicien bidouilleur, songwriter-chanteur pop lo-fi dans son "avant-folk solo band" dénommé This is the hello monster ! et directeur de projets radiophoniques notamment pour l'Atelier de Création Radiophonique, Gérald Kurdian multiplie les casquettes.
Ce qui explique son état autoproclamé de "performeur sans fonction précise" dont les prestations scéniques en solitaire basées sur une pratique "intermédia" dont le vrai-faux caractère improvisé, à moins que ce ne soit l'inverse, ressortissent à la nébuleuse de la performance artistique.
Tel est le cas avec "The magic of spectacular theater" présenté dans le cadre du Festival Summer of Loge, titre qui lorgne simultanément du côté du Grand Guignol et du show vegassien, mais dont le contenu s'avère être la présentation, en sa mi-temps conceptuelle, d'un work in progress, celui d'une comédie musicale de science-fiction, qui tient sinon du recyclage du moins de la recombinaison kaléidoscopique, sous forme de cut-up, de son thésaurus performatif.
Au sommaire, et dans le désordre, une intrigue chaotique avec diaporama pour fan d'anticipation et de séries télévisées de Star Trek à Cosmos 1999, des sketches au sens anglo-saxon du terme et des chansons délivrés selon un mode opératoire tributaire autant de l'inspiration du moment, sans doute en sous-régime, que des aléas techniques qui, en l'espèce et ce soir-là, s'ils ne font pas partie du script pourraient contribuer à un éloge du ratage : un appareil photo qui ne tient pas sur son trépied, une imprimante qui n'imprime pas et une machine fumigène débranchée.
Cela étant, le monsieur a, au chant, une voix en adéquation avec son registre musical indie pop, une voix à tomber par terre qu'il sait mettre en valeur avec force samples et réverb. Une voix qui rappelle celle d'un Stuart Staples, chanteur des Tindersticks, mais en moins dépressif, mâtinée de quelques vibratos à la manière de Antony Hegarty, leader de Anthony and the Johnsons. Il délivre également un morceau instrumental qui semble révéler les influences pianistiques de Keith Jarrett époque "The Köln Concert".
A voir et à écouter en direct live le 23 juillet 2011 au Nouveau Casino dans le cadre du Festival BitterSweet(paradise) 2011. |