Spectacle de théâtre-cabaret burlesque conçu et mis en scène par Julie Coyne, avec Claire Amouroux, Julie Coyne et Frederika Dodin.
Dans des styles différents, des pointures comme la fetish-glamour Dita Van Teese et les baroudeuses du New Burlesque telles Dirty Martini, Mimi Le Meaux et Julie Atlas Muz qui se produisent notamment en France dans le Cabaret New Burlesque qui a explosé en 2010 avec le succès du film "Tournée" de Matthieu Amalric dans lequel il officiait, ont ressuscité le strip tease burlesque, spécialité étasunienne des années 50, et l’ont fait sortir sinon d’une certaine confidentialité du moins du cercle des amateurs éclairés.
Dès lors, comme il y a eu l’engouement pour la salsa, la danse du ventre et le lap dance, ce registre a éveillé des curiosités et des vocations hexagonales. De la salle de cours à la scène, il n’y a qu’un pas que certaines ont parfois mal franchi en faisant un pâle et cheap copier-coller faute de l’élément essentiel qu’est le tempérament et sans lequel la chair, même dénudée, est triste.
Avec son premier opus éponyme, le trio de Burlesque Babylone, composé de comédiennes qui sont passées par la troupe française des Kisses Cause Burlesque, réussit l’exercice sous l’égide de Julie Coyne.
Car celle-ci a habilement joué sur le double sens du mot burlesque, qui désigne simultanément le comique burlesque, qui a connu son âge d’or à l’époque du cinéma muet, et l’effeuillage burlesque pour concevoir un spectacle hybride autour des péripéties rocambolesques de drôles de dames légèrement vêtues puisant dans le thésaurus tant des canevas cinématographiques que des séries télévisées des années 70.
Une Pénélope Joli Coeur échappée des "Fous du volant", la soeur jumelle d'Indiana Jones et la fille du Docteur de "Daktari" voleuses de trésor prises la main dans le sac sont soumises par les dieux courroucés à une série d'épreuves libératoires.
Une Pénélope Joli Coeur échappée des "Fous du volant", la soeur jumelle d'Indiana Jones et la fille du Docteur de "Daktari" voleuses de trésor prises la main dans le sac sont soumises par les dieux courroucés à une série d'épreuves libératoires qui, sous forme de tableaux, alternent entre autres parodies de spectacles, tels un numéro de magie ou celui de la dompteuse de tigres coquins, exotisme de pacotille, pastiche de science-fiction et des effeuillages particulièrement soignés tant en ce qui concerne l'éxecution que la conception et le costume.
Les numéros de strip tease, articulés autour du thème du culte sont délicieux et toujours sensuels, frais et sains. A savoir le culte de la déesse avec Fredrika Dodin, la troublante et fine blonde dans "Opium Dream", vestale aux ailes plissées d'or, le culte syncrétique de l'ange-paon avec Julie Coyne, la pulpeuse, qui revisite la classique danse aux éventails constitués en l'occurrence de somptueuses plumes de paon ("Melek Taus Lover") et le fétichisme avec Claire Amouroux, une Betty Boop dodue qui s'adonne aux délices du bondage ("Bettie's fetish boots") sur l'inusable et customisé tube "These boots are made for walkin' de Nancy Sinatra.
Elles sont jolies, gaies et talentueuses, et jouent à fond la partition du registre du slapstick dans un spectacle résolument original et divertissant qui, si elles tiennent bon la rampe, ne peut que se peaufiner et s'imposer. |