Comédie dramatique de Matthias Claeys, mise en scène de
Kévin Dez et Matthias Claeys, avec
Avec Nadège Guenot, Marion Romagnan et Nadège Sellier.
La Compagnie MKCD 31, fondée par Kévin Dez et Matthias Claeys et versée dans les spectacles de création au titre à rallonge, monte un texte de ce dernier intitulé "On n'imagine pas combien ça peut être difficile d'ouvrir une porte".
Un moment de la vie de trois femmes dont la vie, le passé et le vécu ne sera jamais révélé, juste quelques éléments circonstanciels mais quasiment anonymes, qui se croisent en un lieu et un temps non définis, qui pourraient être une salle de spectacle comme un asile psychiatrique, qui prennent la parole comme une urgence avant ce qu'elles qualifient chacune à sa manière "l'évaporation".
En pertes de repères, d'elles-mêmes, du sens de la vie, de leur place dans le monde, atteintes du syndrome contemporain du nombrilisme métaphysique obsessionnel L'écriture introspective de ces pseudo-monologues est davantage littéraire que théâtrale mais elle est habilement portée par la mise en scène conjointe de l'auteur et de Kévin Dez qui s'arc-boute sur le dogme brechtien à savoir la confusion salle-scène, sans avoir toutefois à énoncer en prologue l'antienne sur le fameux 4ème mur, et la suppression de l'illusion théâtrale.
C’est dans le black cube du théâtre salle-scène confondue, à cet égard la salle de La Loge sans plateau s’y prête parfaitement, que, pendant le noir introductif s’échappent les voix des trois femmes assises parmi les spectateurs interprétées par Marion Romagnan, Nadège Sellier et Nadège Guenot.
Elles s'en dégageront néanmoins pour se heurter sans cesse à d'autres limites, celles de leur état mental mais également celles du lieu qui, aussi vaste soit-il, peut toujours être ressenti comme concentrationnaire. |