Normand Brathwaite est le porte-parole du festival. Équivalent d'un Naguy québécois, il présente des jeux, fait de la radio, anime une émission de télé consacrée à la chanson francophone à la télé canadienne, "Belle et Bum", émission dans laquelle il lui arrive de se saisir d'un instrument pour accompagner l'artiste invité. Bref, Normand est une superstar du petit écran, l'ami des vedettes et occupe les pages des tabloïds depuis de nombreuses années déjà.
Porte-parole du festival, Normand Brathwaite propose une soirée de gala en compagnie de ses invités. Soirée hommage à la chanson et à la variété québécoise, il arrive sur la scène du Palace avec un orchestre entièrement féminin, à l'exception du guitariste.
Parmi ses invités sont présentes Geneviève Jaudoin au chant et guitare, Valérie Cormier au chant et claviers, Claudine Prévost au chant et la propre fille de Normand, Elizabeth Blouin-Brathwaite, que les québécois ont vu grandir sous les flashs des photographes de tabloïds.
Cette soirée est avant tout un tour de chant dans lequel on entendra des reprises, malheureusement sans beaucoup d'âme, d'Isabelle Boulay, Maurane, Linda Lemay ou encore Vincent Vallières.
Le public, qui semble plus venu pour voir l'idole télévisuelle en vrai, de ses yeux vus, semble ravi et lui fait une véritable ovation à la fin du spectacle.
Le festival de Granby devait être l'occasion de se rendre compte que la chanson québécoise propose autre chose que les clichés de chanteurs et chanteuses à voix qui parviennent jusqu'à nos oreilles au-dessus de l'Atlantique.
Or ce soir, les reprises auraient plutôt eu tendance à nous conforter dans l'idée que la chanson québécoise se limite à une variété sirupeuse chantée par des filles qui ont du coffre, en particulier Valérie Cormier.
C'est dommage, mais en sortant de ce concert, on est bien obligé de se rendre à l'évidence. L'adjectif qui nous vient pour qualifier Normand Brathwaite et son big band : mou !
Heureusement, le festival de Granby se déroule aussi sur quelques autres scènes.
Ainsi en descendant la Rue Principale, on se retrouve très vite au Pub Du Village pour voir les Lost Bayou Ramblers, du rock cajun en provenance directe de Lafayette, Louisiane.
Le Pub est un bar mal éclairé, tout en bois, avec une scène minuscule, une télé qui diffuse du hockey et un billard dans le fond. Mais les Lost Bayou Ramblers envoient le bois. Ça joue vite et fort.
Louis Michot, au violon, chante en français, son frère, Andre assis sur le devant de la scène l'accompagne à l'accordéon. Ils sont accompagnés d'une guitare, d'une basse et d'un batteur. Une vraie énergie punk se dégage des morceaux de ces résistants de la francophonie !
On assiste juste à un concert rock, direct et généreux comme une bonne bourrade dans le dos. On commande un pot de bière et nous voilà plongés au fond du bayou, la fraîcheur en plus, les moustiques en moins. On était venu palper le pouls de la chanson québécoise, et c'est un groupe de Louisiane qui nous assène finalement la vraie belle surprise de la soirée. |