La
deuxième pièce d'Alexandre Lacouture "Call me
call girl" est actuellement à l'affiche du Théâtre
des 3 bornes.
Rencontre avec le quator désopilant de la pièce.
Ils sont jeunes, beaux drôles et talentueux.
Contrairement aux idées reçues les filles, la grande
blonde et la petite brunette, étaient à l’heure.
Et ce sont les garçons qui sont arrivés en ordre
dispersé pour cette interview en tir groupé.
Présentations de rigueur
Myriam Coinem : J’ai 24 ans, je viens du
Sud, de Toulouse, où j’ai fait des études de
sciences-po. J’avais déjà appartenu à
une troupe de théâtre amateur de 1996 à 1999
dans mon petit village de Foix dans l’Ariège. J’ai
toujours eu en tête de faire du théâtre mais
j’ai d’abord privilégié les études
pour m’assurer une culture générale. Diplômée,
je suis venue à Paris faire un stage Devant la caméra
au cours Florent qui m’a proposé d’entrer directement
en 2ème année à partir de novembre 2001. J’ai
donc fait la 2ème et la 3ème année et j’ai
été brevetée en juillet 2003.
De là, j’ai été engagée
pour une comédie La revenante qui a tourné en région
parisienne pendant 1 mois et demie et qui devait être reprise
en janvier 2004. Cela ne s’est pas concrétisé.
Intermittente du spectacle depuis deux ans grâce à
la CDASS j’ai suivi la formation du Studio Pygmalion. Et ensuite
j’ai passé le casting de Call me call girl.
Amaïa Deweerdt : J’ai 25 ans et je viens
de Lyon où je faisais du théâtre tout en étant
en fac. Je suis arrivée à Paris où j’ai
suivi la formation du Studio Landrellec pendant 2 ans puis je suis
allée au cours Florent. J’ai monté une création
avec des comédiens que j’ai rencontré à
Florent qui devait se jouer en décembre prochain. Et puis
j’ai rencontré l’auteur Alexandre Lacouture lors
d’une représentation de la première série
de "Call me call girl" et j’ai appris que les comédiennes
partaient. J’ai donc passé le casting.
Paul Séré : Je figurais déjà
dans la première distribution de la pièce. J’ai
rencontré l’auteur lors d’une audition et ça
s’est bien passé. Le feeling était bon et c’est
ce que recherche Alexandre. Ce rôle est vraiment à
l’opposé de ce que l’on me propose d’habitude.
Ce qui est très motivant pour moi. Dès l’enfance,
j’ai fait partie d’une troupe de mon quartier Le peuplier
noir. J’y suis rentré à l’âge de
12 ans et nous avons pas mal tourné. On jouait surtout des
Molière. Parallèlement j’ai suivi un cursus
scolaire normal mais j’ai toujours voulu être comédien.
Depuis 2 ans je travaille régulièrement.
Franck Jouglas : J’ai suivi les cours du
Conservatoire du 10ème arrondissement de Paris qui proposait
jusqu’à 35 heures de cours par semaine ce qui était
bien si on voulait vraiment travailler. J’ai arrêté
il y a un an et demie pour jouer dans la pièce "Un air
de famille" d’Agnès Jaoui et Jean Pierre Bacri
qui s’est joué pendant 5 mois au Théâtre
de Nesle. J’ai fait un peu de ciné et de télé
mais j’ai commencé par le café-théâtre
dans des matchs d’improvisation. Comme je n’avais pas
de spectacle entièrement écrit, je n’ai fait
que des scènes ouvertes. Et puis je me suis présenté
pour le casting de "Call me call girl".
Comment s’inscrit le rôle que vous
interprétez dans cette pièce dans votre emploi ?
Franck Jouglas : Mon personnage de Matéo
a des similitudes avec celui de Denis que je jouais dans "Un
air de famille". Ce rôle me plaît et me convient.
Amaïa Deweerdt : Le rôle de Mathilde
est vraiment très différent de ce que je suis. Elle
est autoritaire, qui a des failles aussi mais elle ne les montre
pas. Les débuts ont été un peu difficiles pour
moi car il fallait trouver la façon notamment gestuelle de
signifier cette rigidité tout en trouvant les côtés
comiques. Ce n’est pas du tout le genre de rôle que
j’ai eu jusqu’à présent. D’autant
que comme je fais très jeune physiquement, mon emploi est
plutôt dans les jeunes premières.
Myriam Coinem : Pour ma part, j’avais à
l’origine plutôt un emploi de tragédienne que
ce soit au niveau amateur ou au cours Florent. Mais professionnellement,
c’est la deuxième fois que je joue un rôle comique
puisque dans La revenante je jouais le rôle d’une bourgeoise
complètement décalée. Donc cela correspond
peut être à ma nature profonde. En tout cas, c’était
difficile aussi pour moi car le comique est un registre difficile
et ces rôles sont assez éloignés de ce que je
suis dans la vie. Cela ne correspondait pas à mon emploi.
Mais c’est aussi très intéressant
car cela fait progresser au plan professionnel et permet aussi de
révéler un aspect de sa personnalité que l’on
refuse ou dont on n’est pas conscient. L’intérêt
réside aussi dans la recherche de la dimension tragique du
personnage pour qu’il ne soit pas que comique et léger.
Paul Séré : Moi je suis comme ça
dans la vie. Je suis ravi de jouer ce personnage.
Une permutation des rôles ne vous tenterait
pas ?
Franck Jouglas : Je crois que nous sommes tous
bien dans nos rôles.
Amaïa Deweerdt : Ce serait difficile maintenant
de proposer une interprétation différente.
Comment se sont déroulées les répétitions
puisque vous deviez reprendre des rôles un peu dans l’urgence
?
Franck Jouglas : Nous avons disposé
de très peu de temps sur un mois.
Myriam Coinem : Il était d’ailleurs
difficile de trouver des plages pour répéter car nous
avions tous des emplois du temps chargés. Nous travaillons
dans la journée ou le week end, Franck jouait le soir.
Amaïa Deweerdt : Nous répétions
2 à 3 fois par semaine à raison de quelques heures
à chaque fois.
Myriam Coinem : Ce qui fait que les trois premières
semaines étaient vraiment légères.
Amaïa Deweerdt : Nous avons été
tout de suite catapultés sur scène sans pouvoir vraiment
nous connaître car nous n’avions pas le temps de nous
voir après les répétitions non plus. Ce qui
fait que les tensions et les ajustements n’ont pas pu être
évacués et réglés avant les premières
représentations. Maintenant nous avons appris à nous
connaître et cela se ressent naturellement dans le jeu.
La pièce est programmée au Théâtre
des 3 bornes jusqu’en septembre et plus si affinités.
Etes-vous partants pour jouer les prolongations ?
Paul Séré : Les représentations
de l’été ont pour but de rôder la pièce
dans l’objectif de la jouer pendant l’automne dans un
théâtre un peu plus grand. Je suis bien sûr partant
pour continuer à la soutenir.
Franck Jouglas : Comme nous avons disposé
de peu de temps pour répéter, le Théâtre
des 3 bornes est un excellent endroit pour finaliser la mise en
place et en scène.
Quels sont vos projets en dehors de cette pièce
?
Myriam Coinem : Rien n’est encore certain
pour la rentrée. Donc je continue à passer les castings.
J’ai une proposition de rôle secondaire dans un long
métrage qui se tournera en octobre. En ce qui concerne le
théâtre, je ne m’engage pas sur autre chose tant
que je n’ai pas la réponse définitive pour celle-ci.
Franck Jouglas : Je suis dans la même démarche.
J’ai eu d’autres propositions de théâtre
mais j’attends également de savoir si Call me call
girl continuera ou pas. Par ailleurs, j’ai également
un projet de one man show qui est en cours d’écriture
dans un registre humour à froid, un peu décalé.
Amaïa Deweerdt : J’ai un projet de pièce
dont le titre est "Hold on please" dans le registre du
théâtre de l’absurde de Ionesco, avec 10 comédiens
qui est actuellement en stand-by jusqu’en décembre-janvier.
Paul Séré : J’ai un projet
de one man-show écrit par Alexandre Lacouture et Frédéric
Tes. Mais pour le moment, ce projet est retardé car je ne
veux pas m’engager sur plusieurs fronts. Mais j’espère
pouvoir le mettre sur pied avant la fin de cette année par
exemple une représentation par semaine ce qui me permettra
de continuer Call me call girl.
Parlez-nous un peu de votre personnage.
Paul Séré : Monsieur Dulac est un
arnaqueur, un spécialiste es-abus de biens sociaux. Mais
ce n’est pas un personnage méchant car la pièce
n’est pas manichéenne. Il vit dans son monde et suivant
ses règles.
Et vous ne craignez pas l’accoutumance aux
pilules du désir ?
Paul Séré : Non, c’est un plaisir.
Et je fais attention. J’ai arrêté tout le reste.
Je suis un vrai étalon. (rires).
Et Faustine?
Myriam Coinem : Faustine est un personnage à
plusieurs facettes qui est dans le jeu. Dès qu’elle
est en présence d’autres personnes elle est en représentation.
Elle joue la fille légère, sûre d’elle
alors qu’au fur et à mesure on se rend compte qu’elle
est plutôt fragile. Elle est un peu manipulatrice mais spontanée
ce qui la rend sympathique.
Si les fusibles sautent, êtes-vous capable
de les réparer ?
Myriam Coinem : Franchement…non !
Et Matéo qui est le vrai héros
de la pièce en quelque sorte, du moins le fil conducteur,
puisqu’à l’origine la pièce s’appelait"
L’incroyable histoire de Matéo Rimet" ?
Franck Jouglas : Matéo est un sensible,
gouailleur, qui perd tous ses moyens devant une femme. Il veut tout
le temps bien faire mais provoque des catastrophes.
Avez-vous été scout ?
Franck Jouglas : Non mais j’étais
éclaireur de France ! Il n’y a pas le côté
religieux mais c’est dans le même esprit.
Et la véhémente Mathilde
?
Amaïa Deweerdt : C’est une jeune femme
qui a eu une éducation un peu rigide et sévère
qui reproduit cela dans une esprit revanchard, cynique et autoritaire.
Et en même temps, elle admire Faustine et sa manière
de vivre qu’elle aurait envie de connaître.
Et comme Mathilde, vous rêvez d’être
une blonde ?
Amaïa Deweerdt : Oui, oui parce que mon copain
adore les blondes et Britney Spears est son idole !
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