En 2010, s'est tenue au Nationalmuseum de Stockholm, avec la participation de musées français et une large contribution du Musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, une grande exposition dans le cadre de la célébration du bicentenaire de l'accession au trône de Bernadotte, fondateur de la dynastie régnante et père de la Suède moderne.
Pour son actualité française intitulée "Destins souverains", la Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais, le Musée national du Palais de Compiègne et le Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau procèdent à une présentation sous forme de diptyque.
Celle-ci permet une articulation symbiotique et cohérente entre les deux musées, avec en commun un focus sur les arts décoratifs, en laissant au Palais impérial de Compiègne le soin d'exposer la partie historique et politique.
Au Château de Malmaison, l'exposition "Destins souverains - Joséphine, la Suède et la Russie" est placée au féminin, sous l'égide de celle qui fut l'âme et la maîtresse du lieu.
Et qui, étrange pied de nez de l'Histoire, alors qu'elle est répudiée pour ne pas avoir donné d'héritier à Napoléon - dont la lignée directe s'éteindra en 1832 avec le Roi de Rome - le jeu des alliances l'amène, par la voie de ses enfants nés de son union avec Alexandre de Beauharnais, à être l'aîeule de nombre de familles régnantes encore au 21ème siècle.
Joséphine, au coeur de l’Europe postnapoléonienne
Les deux co-comissaires, Amaury Lefébure, directeur du Musée National des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, et Elisabeth Caude, conservateur en chef du patrimoine, ont privilégié un double axe.
D'une part, celui du cercle de famille avec les liens tissés par les mariages souvent d'amour, qui ont existé entre les trois dynasties.
Ainsi, sont présentés de nombreux objets personnels et portraits, notamment ceux du fils de Joséphine et de ses nombreux enfants et dont Joséphine qui va épouser le fils de Bernadotte et Maximilien qui deviendra le gendre du Tsar Alexander 1er, tous pourvus d'une nombreuse descendance.
Le second axe de la monstration concerne les collections de l'impératrice Joséphine, femme de goût qui pratiquait un art de recevoir particulièrement raffiné.
Celles-ci recelaient des pièces de prestige reflétant le savoir-faire français et les évolutions stylistiques de l'époque.
L'exposition donne l'opportunité de réunir des pièces qui se trouvent dispersées dans les collections françaises, russes et suédoises.
Tels une console à plateau de mosaïque florentine présentée in situ à la place exacte qu'elle occupait dans un salon de la Malmaison et l'exceptionnel service à dessert en porcelaine peinte et dorée de la manufacture Dihl et Guerhard qui comptait à l'origine près de 200 pièces.
Dans la salle à manger, la table est dressée avec le surtout, comprenant les corbeilles aux caryatides, coupe et vase en forme d'esquif soutenu par deux figures féminines, et les assiettes avec vues de monuments ou de paysages d'Italie.
Sous vitrine dans les salles du 2ème étage consacrées aux expositions temporaires, sont disposées les assiettes et glacières ornées de portraits des petits enfants de Joséphine ou de scènes peintes qui reprenaient celles de sa collection de peintures ainsi qu'un état actuel de la typologie connue des pièces de porcelaine en plein dorée.
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