Les 21 juillet, sur la scène du festival FNAC Live sur le Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris, Nadéah m’avait tapé dans l’œil, par son charisme et son énergie communicative, et dans les oreilles, par l’atmosphère singulière de sa musique.
Deux mois plus tard je me retrouve devant le premier album de l’artiste australienne, qui s’était déjà impliquée auparavant dans d’autres projets. Tout d’abord en fondant le groupe The Lovegods avec un guitariste français, puis en participant au troisième album de Nouvelle Vague.
Tout au long des onze morceaux de Venus Gets Even, Nadéah nous fait traverser différentes émotions provenant d’expériences vécues. La première chanson "Odile" fait démarrer l’album sur les chapeaux de roue dans une ambiance cabaret. Esprit qu’on retrouve plus tard sur l’autre très bon morceau "Hurricane Katrina" où l’intensité du piano, des cuivres et des cordes oscille et, accompagné des chœurs, monte crescendo. Ces deux chansons entraînantes sont tout de suite irrésistibles.
Entre les deux, "Whatever Lovers Say" finit de me conquérir avec son rythme pop rock. Sa musique réussit à exprimer efficacement des situations particulières, comme l’impression de tourmente dans "An Asylum on New Year’s Eve", alors que l’artiste raconte qu’une veille du jour de l’an, une amie s’est retrouvée dans un asile, ou bien l’atmosphère frénétique qui rôde autour de Noël dans "Scary Carol".
Au milieu de ces morceaux agités, le climat se détend agréablement avec l’air chaloupé et le tempo jazzy de "At The Moment", ainsi qu’avec des ballades qui ponctuent l’album. Le langoureux "Suddenly Afternoons", le très délicat "Tell me" et le morceau final "Even Quadriplegics Get the Blues" nous plongent dans une atmosphère quelque peu mélancolique alors que le ton de "Song I just Wrote" donne envie de croire, malgré tout, à des jours meilleurs.
Venus Gets Even me fait l’effet d’un souffle de fraîcheur déblayant les chemins en faisant tourbillonner les feuilles mortes dans les airs. Il me transporte et me remue, puis me fait atterrir tout en douceur. |