Facebook est décidément un outil formidable. Non content de vous permettre de garder le contact en permanence avec vos "amis", le voilà mis en images sous la patte de David Fincher, contant le belle aventure du jeune geek Zuckerberg.
Et on s'en fout, c'est vrai. Mais un film ayant toujours besoin d'une bonne bande-annonce, sachez que c'est sur les belges Scala & the Kolacny Brothers que Fincher a posé son choix en allant chercher la reprise de Radiohead ("Creep"), interprétée par cette drôle de chorale pour illustrer les deux minutes de teaser. Ne me demandez pas comment il est tombé dessus, sSans doute sur YouTube entre deux lolcat. Bref,
voilà les deux frangins et leur chorale de filles (pas cons les gars) propulsés au firmament hollywoodien.
Fini les concerts au rayon curiosités pour kermesse de luxe, voici l'album. Mieux le Best of de Scala & the Kolacny Brothers.
La spécialité du groupe est donc la reprise de chansons pop connues à la sauce chorale féminine, tout juste accompagnée d'un piano (et très accessoirement de quelques percussions et cordes).
Si le martellement du piano et le chant chorale devraient donner quelques frissons aux âmes sensibles grâce à d'agiles montées de volume, on risque vite de se lasser du genre. D'autant que le chant reste en permanence dans les aigus, ce qui devient vite agaçant, donnant davantage l'impression d'une chorale d'enfants que d'adultes.
Du coup, on se retrouve avec un "With or without you" taillé à merveille pour un de ces ralentis tellement émouvant dans une de ces comédies romantiques américaines ou un "Smell like teen spirit" qui doit donner envie à Kurt Cobain d'utiliser son arme autrement. Et bien que "Creep" les ait fait connaître donc, c'est sans doute le moins bon titre de ce disque, trop proche de l'original tout en ayant perdu toute la puissance, l'émotion et, au fond, le sens du titre de Radiohead.
Malheureusement, c'est d'ailleurs un peu le défaut de ce disque que de n'avoir souvent gardé que la ligne mélodique générale du titre original en oubliant le sens. Il faut en fait plutôt chercher l'intérêt de ces reprises dans le décalage plutôt que dans l'imitation. Depeche Mode, Oasis, The Cure (qui n'est pas sur ce disque) sont les plus amusantes, peut-être aussi (parce qu'elles sont) les plus sobres.
Pour vous faire une idée, de nombreuses reprises sont à trouver sur YouTube ou Dailymotion, n'hésitez pas à aller les découvrir. C'est amusant, parfois surprenant voire agréable. Si toutefois vous deveniez accro, il reste donc le Best of, histoire d'épater quelques amis lors d'une soirée thématiques sur les reprises "originales". |