Conférence drolatique d'Alain Gautré, Pierre-Yves Massip et Éléonore Baron interprétée par Alain Gautré.
Pour ceux qui veulent tout connaître de l'histoire du clown, rien de mieux que la forme éprouvée de la docte conférence surtout quand elle est dispensée sur une scène de théâtre par un conférencier aguerri dans la maturité de son âge.
Mais celui campé par Alain Gautré, dont l'habit, costume classique et noeud papillon, s'il lui confère l'air d'un professeur atrabilaire du Collège de France des années 70 ne fait cependant pas le moine, manifeste quelques singuliers signes extérieurs qui ne tardent pas à mettre la puce à l'oreille.
Car ses chaussettes rouges à gros pois blancs et sa "bille de clown" constituent de sérieux indices soit d'un caractère facétieux qui pourrait bien sinon compromettre du moins agrémenter de manière amusante le bon déroulement de son exposé, soit d'une usurpation d'identité.
Car derrière le conférencier, pointe le nez, qui, au demeurant, n'est pas rouge, d'un clown. Pardon, pas "un" mais "le" clown puisqu'il s'agit du vrai clown d'origine, le bouffon né au 17ème siècle en Angleterre, qui a été ensuite qualifié de clown blanc.
Ledit conférencier insiste sur l'utilisation de l'article défini pour parler de celui qui est un vrai personnage par essence, et unique selon la théorie du maître français en la matière, Jacques Lecoq, qui prônait la recherche de "son propre clown" et vitupère sur la confusion avec le l'auguste et son nez rouge dont l'apparition, plébiscitée par le public, a entraîné l'appauvrissement du geste supplanté par la pantomime dialoguée à l'excès. Mais, au fait, où est-il passé l'auguste ?
En matière clownique, Alain Gautré, comédien, pédagogue... et clown, joue bien évidemment sur du velours et embarque illico son auditoire pour une drolatique – et jubilatoire - immersion dans "Le gai savoir du clown". D'autant que le conférencier part en vrille et que le clown fait des siennes. |