Concert du Cuarteto Cedron.
Le tango n'est pas uniquement une musique, c'est aussi de la poésie orale faite pour être chantée. Une poésie du quotidien, une poésie de la langue de la rue, une poésie des bas fonds et de la dèche.
C'est une poésie de la passion, faite de jamais et de toujours, d'histoires de femmes, de bars, d'alcool, de jalousie, de putes et de marins ou de solitude et d'exil dans la nature. Musicalement le tango est toujours bien vivant, aux thèmes mélodiques anciens s'ajoutent aujourd'hui des rythme plus urbains voire de electro (Gotan Project bien sûr, ou Tanghetto).
Le Cuaterto Cedrón s'articule autour de Juan Cedrón à la guitare et au chant, avec Miguel Praino, complice de toujours, au violon alto, Román Cedrón à la contrebasse, et le jeune Miguel López au bandonéon.
Depuis bientôt un demi-siècle, ce groupe originaire de Buenos Aires adapte des textes poétiques à la musique tango, de milonga et de valse. Parfois la musique s'aventure même aux confins du jazz expérimental, avec en particulier Miguel Lòpez qui ose manier son bandonéon aux limites de l'instrument.
Entre deux chansons, Juan Cedrón raconte de sa voix profonde velours bleu épais des anecdotes en français sur les morceaux ou sur l'histoire de groupe. Le français est une langue qu'il connait bien pour avoir trouvé refuge à Paris au moment de la dictature des généraux dans son pays d'origine.
Le voyage musical, qui ne tombe jamais dans le cliché, ravira forcément les amateurs de musique argentine ainsi que les amoureux de la langue espagnole. |