Chokebore, le retour : cela aurait pu être une pièce de choix pour une critique plutôt acerbe.
5 ans de séparation du groupe, ça laisse le temps de vieillir, d'oublier un peu, d'être nostalgique même.
Suffisamment pour appréhender une résurrection, tout aussi content puisse-t-on être de leur retour sur les devants de la scène...
N'est-on pas en droit de craindre un souvenir fané légèrement has been ? Vendredi soir au Grand Mix, Chokebore nous a bien montré le contraire.
Ce n'est pas qu'ils n'ont pas vieilli : le grisonnement du crâne de Troy Von Balthazar n'aura pas échappé aux spectateurs du premier rang, pas plus que le dégarnissement de ceux des frères Kroll. Mais l'essentiel, la musique elle, n'a pas pris une ride.
En est la preuve cette setlist d'une bonne vingtaine de morceaux - Chokebore nous gâte : Troy et ses comparses nous offrent sur un plateau d'argent leur répertoire nullement essoufflé par les années.
On se sent rajeunir, entraînés par le concentré d'énergie pure de The perfect date ou encore You are the sunshine of my life, glissant sur le spleen de Geneva ou Police. Parmi cet ensemble s'insèrent quelques petits nouveaux du dernier EP, Falls best, en parfaite continuité des anciens albums. Des retrouvailles comme on n'aurait pu en espérer.
On réalise alors qu'on ne sera sans doute jamais lassé de ce rock lancinant, de cette voix plaintive, déchirante parfois, sublimée par la tension quasi palpable sur scène. Tout est là, hypnotique, brûlant : Chokebore est bel et bien plus vivant que jamais.
|