En collaboration avec la Fondation Friedrich-Wilhelm-Murnau-Stiftung de Wiesbaden et en partenariat avec Transit Film et TheaterKunst de Berlin, la Cinémathèque Française présente une exposition consacrée au film "Metropolis" tourné par Fritz Lang.
Tourné en 1925-1926, seul film de l'histoire du 7ème art à être classé au Registre international Mémoire du monde de l'UNESCO, considéré simultanément comme le dernier film expressionniste et le premier film de la Nouvelle objectivité, un des points d'orgue de l'âge d'or du muet, "Metropolis" s'avère un film unique et exceptionnel à plus d'un titre.
Tel est le propos de l'exposition conçue sous le commissariat conjoint de Peter Mänz et Kristina Jaspers de la Deutsche Kinemathek de Berlin et le conseil scientifique de Laurent Mannoni, directeur scientifique du patrimoine de la Cinémathèque Française.
Aux termes d'un parcours circonvolutoire, elle est articulée autour des grandes séquences du film, qui correspondent aux différents lieux de la topographie de la ville imaginaire, et dont les images scandent la présentation du thésaurus iconographique de la production du film.
Le making of d'un film mythique
L'exposition a un champ d'intervention extrêmement circonscrit, celui du making of du film. Aussi mieux vaut le savoir et réviser ses classiques avant de venir car il ne s'agit pas d'une incursion dans l'ensemble de l'oeuvre du cinéaste.
Et même en se limitant au film, elle ne procède ni à une mise en résonance avec l'art et l'esthétique contemporains qui étaient liés à l'expressionnisme allemand, ni à ouverture sur sa postérité.
En effet, elle présente de nombreux documents, dont des photos du tournage issues des collections d ela Cinémathèque, qui attestent d'un tournage épique, qui fut relayé en direct par la presse, aux conditions de tournage éprouvantes pour les acteurs et figurants comme pour l'équipe technique.
De même, le visiteur pourra découvrir tous les objets et documents relatifs au caractère novateur de ce film.
Un film qui cumule les innovations tant techniques avec, entre autres, les images en trompe-l'oeil dues aux miroirs mis au point par Eugen Schüfftan, la projection frontale, l'utilisation de procédés d'animation.
De même, que conceptuelles avec le mythe de l'homme artificiel et le premier robot du cinéma inspiré de l'automate, reconstitué par Walter Schulze-Mittendorff ainsi que la série de têtes qu'il a sculptées pour figurer la mort et les sept péchés capitaux, le dogme de la cité futuriste, avec les dessins originaux des villes et décors conçus par Erich Kettelhut et Otto Hunte ainsi que ceux des costumes de Aenne Willkomm, et l'archétype cinématographique du savant fou héritier de la littérature gothique du 19ème siècle.
Donc tout ce qui confère au film non seulement sa modernité esthétique et technologique mais son caractère de première superproduction hors normes du fait de son budget colossal et de précurseur d'un genre, celui de la science-fiction dont il établit les codes et de son influence récurrente tout au long du 20ème siècle.
En parallèle à cette exposition, se tient à la Cinémathèque une "Rétrospective Fritz Lang" avec la projection de tous ses films jusqu'au 5 décembre 2011 y compris la version intégrale d'origine de "Métropolis". |