Ça commence sur un drôle de slogan entêtant "Up Up Up" accompagné d'une mélodie entraînante autant que basique. Basique de prime abord car d'autres instruments étranges débarquent rapidement, électroniques ou pas, et se mélangent fort joyeusement ensemble, dans une joyeuse fanfare à redonner des jambes à un paraplégique grabataire. D'entrée de jeu, on perd rapidement ses repères pourtant solides entre le rock et la pop, la world ou que sais-je encore.
Ne tournons pas autour du pot, le plus simple pour vous donner une idée relativement précise de Givers, c'est de citer 3 groupes : Abe Vigoda (pour le mélange des genres, pop et world en tête), Broken Social Scene (pour cette impression de bordel permanent, pourtant parfaitement organisé) et Vampire Weekend (pour les rythmiques décalées implacables) avec un peu de pop anglaise au milieu de tout cela (pour le chant féminin qui rappelle lointainement Harriet des Sundays ou quelques passages plus pop évoquant les La's, première époque).
Si In Light est un disque riche, il n'en est pas moins cohérent. Le groupe maîtrise parfaitement ses débordements sonores et le disque s'écoute volontiers en boucle tout comme on peut en extraire un morceau au hasard, de temps en temps (mais il sera bien difficile de ne pas écouter les autres tant le plaisir en est communicatif).
Les sonorités à la fois africaines mais aussi sud-américaines apportent beaucoup à cette ambiance et l'originalité des rythmiques parfait la chose. Si on devait citer un seul titre pour vous donner une idée précise de la musique de Givers, ce serait "In my eyes". Tout y est : du chant chorale aux percussions foisonnantes, en passant par les changements mélodiques, le tempo irrésistible et le sourire qui se dessine sur le visage de l'auditeur.
"Meantime" est également remarquable, sorte de musique afro-américaine ultra-dansante (si si, même moi je headbang, je vous assure).
Tout est à l'avenant, si ce n'est quelques passages plus tranquilles et pop, histoire de reprendre son souffle en évitant l'ecoeurement.
In light est un peu le prolongement du premier album de Vampire Weekend, ludique, frais et joyeux. Et même si le sillon a été tracé par ces derniers profondément, effet de surprise aidant, Givers a su en tirer partie sans forcer le trait et même aller encore plus loin. Moins anecdotique qu'il ne pourrait en avoir l'air, In Light promet un avenir aussi brillant au groupe que le disque est euphorisant ! Vive la musique bio. |