Solo burlesque écrit, mis en scène et interprété par Catherine Richon.
Dans "Les hommes et le ménage" jamais la conjonction de coordination n'aura été utilisée dans un sens aussi antinomique. malgré un siècle de lutte féministe. Les hommes et le ménage cela fait deux.
Et même trois car le ménage est le domaine dédié de la gent féminine et entre elle et le ménage s'impose, de manière presque atavique, voire congénitale, la conjonction de liaison "donc".
La comédienne Catherine Richon a pris son bâton de pèlerin pour mener l'enquête et, s'appuyant tout autant sur une bibliographie éloquente que sur l'éloquence des témoignages recueillis, a transposé sur scène un florilège des déclinaisons de la réalité culturo-sociétale qu'est l'injustice ménagère sous forme d'un solo burlesque d'une grande acuité.
Dans un ludique univers du domestique quotidien en rose et bleu, et oui le monde est encore chromatiquement sexué, elle dispense sous forme de sketches, au sens anglo-saxon du terme, des micro-scènes qui puisent dans tous les registres formels pour trouver l'illustration adéquate la plus percutante, souvent au second degré, du propos.
A la fois comédienne, mime, clown et marionnettiste, elle fait savamment le grand écart entre le one woman show humoristique et la performance agit-prop et, affectionne la manipulation d'objets. Deux balais et un fer à repasser musical pour petites filles comme les dialogues Barbie-Ken sont plus édifiants qu'un long discours pour dynamiter une problématique qui n'est pas que prosaïque mais existentielle et qui impacte la métaphysique du couple et de la famille.
Ce spectacle très personnel est jubilatoire, le rire est sans doute parfois jaune pour certains, et décapant, impossible aux unes comme aux uns de ne pas parfois s'y reconnaître, tout en jouant sur plusieurs niveaux de lecture.
Car même si elle prend une bille de clown, Catherine Richon ne manque ni de malice ni d'intelligence et comme l'éponge gratounette symbole du ménage, ça récure et finit bien par gratter là où ça démange.
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