Spectacle conçu, écrit et mis en scène par
Stéphane Olry et interprété par Hervé Falloux, Jean-Christophe Marti, Corine Miret, Magali Montoya, Stéphane Olry et Pascal Omhovère.
"Les arpenteurs", spectacle proposé par la Revue Eclair co-dirigée par des autodidactes du théâtre, Corine Miret et Stéphane Olry, s'inscrit dans une démarche différente de leur processus créatif habituel qui consiste à fictionnaliser une matière première réelle pré-éxistante sans destination artistique.
En effet, cette fois-ci le matériau de base a été délibérément récolté à fins de transposition scénique au terme d'un projet singulier et intéressant quant à sa genèse.
De manière différente et spécifique selon des paramètres par eux choisis, sept hommes, De manière différente et spécifique selon des paramètres par eux choisis, sept hommes, un metteur en scène, un architecte, un promeneur professionnel, un comédien, un compositeur, un mathématicien et Stéphane Olry lui-même, ont arpenté une fraction du Méridien de Paris, matérialisé sur le territoire français de Dunkerque à Perpignan, sur la trace des pas des deux astronomes dont l'arpentage durant la révolution donna lieu à l'établissement du mètre universel afin de rendre compte par écrit de leur aventure.
De quoi composer un épique journal de voyage à plusieurs mains au chromatisme d'autant plus large que les sensibilités sont différentes et au caractère jubilatoire dû à la singularité des épisodes vécus par ces néo-explorateurs avec leur propre imaginaire auxquels aucun protocole commun n'était imposé.
Las, sur scène, la montagne a accouché d'une souris scripturalement modifiée par Stéphane Olry qui signe l'écriture et la mise en scène du spectacle. Une grosse souris certes, de plus de deux heures, mais consacrée en grande partie à l'entreprise de 1792, qui s'est soldée par une falsification, et de digressions sur l'utopie de l'universalité, laborieusement dispensée par ce dernier.
Quant aux rêveries des arpenteurs, dont la teneur est accessible sur le site de la compagnie, leur contenu est lissé pour constituer un agrégat qui est passé à la moulinette de Stéphane Olry pour écrire "une sorte de geste" afin, indique-t-il dans sa note d'intention, cartographier une utopie, dont la référence ne serait pas un calcul, mais une projection sensible du rêve inconscient qui agite notre pays" et ce, à travers sa propre sensibilité.
Il en résulte des micro-scènes narratives qui se veulent bucoliques, fantaisistes ou lyriques qui traitent, entres autres, de l'éco-déchetterie, une montagne textile conçue par Emilie Faïf manifestement très inspirée, au moins formellement, par Christian Boltanski (l'installation "Personnes" vue à la Monumenta 2010) qui se transforme en montagne de publicité pour le suc des Vosges, des aléas du camping-car en hiver, des mirabelles qui pourrissent au pied de l'arbre, du bruit de l'écureuil qui tombe de l'arbre, pas le même, et du renard qui n'aime pas les poules en batterie. |