Les Supporters d’Artistes Good Vibes enquêtent au Pays du Reggae.
Samedi 5 novembre, dans les bureaux de la brigade Good Vibes (Sainté) :
- Bob : Les gars, ce soir au Fil se trame quelque chose de pas très catholique.
- Jane : Ah bon ?
- Bob : On a une grosse affaire : il semblerait qu’une horde de musiciens s’apprête à festoyer sur de la musique d’origine jamaïquaine. Des rastaquouères pour la plupart.
- Max : Des quoi ?
- Bob : Rhoo, tu verras à quoi ça ressemble. On y va ?
- Jane : C’est parti !
20h30. On arrive juste pour la première partie. Il n'y avait plus de place sur le parking. Et il y a déjà pas mal de monde à l’intérieur.
- Bob : Bon les gars, le premier groupe s’appelle Les Barabans.
- Max : Les Barres à bancs ?
- Bob : Non pas les Bars abans, les Barabains ! Avec l’accent du coin s’il vous plaît. C’est un groupe local qui ouvre cette soirée Reggae au Fil. On les a aperçus l’été dernier en première partie d’un certain Benji, le… tonton de la Soul au Parc de L’Europe. Ce soir, ils fêtent la sortie de leur tout premier maxi 5 titres, Par les racines. Ils doivent sûrement avoir des complices dans la salle. On se retrouve dans 30 minutes !
Une demi-heure plus tard, Max fait son rapport :
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Max : En quelques mots, Les Barabans, c’est des p’tits jeunes qui jouent un Reggae pétillant ! Ils nous livrent des compos positives, une motivante reprise de "Welcome to JamRock"…
Bob lui coupe la parole :
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Les Supporters d’Artistes Good Vibes m’avaient pourtant prévenu de faire attention à ce groupe. Mine de rien, ils ont beaucoup de potentiel.
Jane finit par arriver :
- Chef, ils sont en train de transformer Sainté, en capitale du Reggae Music en France ! Leur set m’a agréablement surprise ! Le leader se prénomme Fab, il a les yeux qui brillent quand il chante… A coup sûr, il rêve déjà de grandes scènes !
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Bob : Vous avez repéré des complices ?
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Max : Fouilla ! Ils étaient partout dans la salle. Les familles, les amis, je les soupçonne d’avoir largement contribué à la sortie de leur Maxi.
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Bob : Manifestement, c’est un gros succès pour les Barabans. Ils terminent sous les chaleureux applaudissements d’un public qui semble apprécier le Reggae made in Planfoy !
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Jane : Le public qui gigote ce soir est un peu jeune je trouve, une majorité de 18/25 ans.
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Max : Hin, hin, l’esprit de révolution du Reggae s’attaquerait-il aux nouvelles générations en pleine recherche identitaire ?
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Bob : C’est ce que nous allons tenter d’élucider. Ne nous faisons pas remarquer, asseyons-nous par terre comme ces beatniks et attendons la suite.
- Bob : Le prochain groupe est en provenance de Melun. 35 dates dans toute la France cet été, autant dire que ce sont des nomades. Dans la salle, l’obscurité totale sonne l’heure du Reggae de Fundé.
- Max : Chef ! On a perdu tout contact visuel !
- Bob : Garde ton calme, Max et essaie de savoir ce qu’il se passe.
Devant nous des traits de lumière blanche contrastant avec l’obscurité. Une atmosphère Roots accompagne les premiers accords. Sur scène, apparaissent les silhouettes des sept membres de la tribu.
- Bob : Messieurs, vous avez devant vous l’archétype du rastaquouère, communément nommé Rastaman !
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Max : Waw ! Sur leurs têtes, les cheveux semblent avoir poussé tels des racines.
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Jane : Vous sentez cette atmosphère ? La magie de leur Reggae illumine peu à peu la salle…
Ici encore, ils tentent de rallier le public à leur cause : "Est-ce que ça va ? Est-ce qu’ici on aime le Roots Reggae Music ?
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Ouaiiisss !"
Coup de tonnerre ! Le percussionniste fait zigzaguer son corps et ses vibes se répercutent dans les quatre coins du Fil. La présence de cuivres et la prestance de la batterie enrobent la mélodie de la grat’ d’une positive énergie. Le Reggae sensé de Fundé vient réveiller les consciences.
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Max : C’est un message codé ! Ecoutez ce qu’il dit : "N’oubliez pas que derrière les nuages… brille la lumière du soleil !".
Clap, clap, clap, les musiciens tapent au rythme des battements du cœur et le public reprend en chœur. Des lourdes lignes de basse font dandiner les dreadeux. Le public est réactif, que dis-je ? En plein kiff, les yeux dans les yeux avec Yoha. C’est terminé ? BOUM pada boum BOUM et ils continuent leur cycle de vibrations inconnues. La magie Roots et sensible fonctionne plutôt bien et captive le public.
- Fundé : "On porte des masques, à en oublier nos vies, à en oublier nos visages".
- Max : Beurk !
En disant ces paroles, le leader plaque ses locks contre son visage dégoulinant de sueur artistique.
Quelques chansons plus tard, les "Fundé men" se risquent à un surprenant a cappella pour débuter "Le poids des mots" et boum ratata boum , ils repartent dans un rythme prenant. Un groupe de fans à côté de nous se remet de plus belle à danser et dit : "C’est bon ca !".
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Bob : Mais qu’est-ce qui est bon exactement ?
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Jane : Chef, ces gars, n’ont pas peur d’user de quelques silences pour faire la différence. Cette mélodie cyclique et ses saveurs de Roots Music…
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Bob : Dernière chanson les gars, on reste groupés !
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Jane : C’est… la peur du lendemain.
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Bob : Qu’est-ce donc ? Du reggae classique ?
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Max : On a affaire à un mélange des genres ; une de leurs meilleures créations. Ils déclarent, je cite, vouloir faire : "la musique du pauvre avec de la musique orchestrale", il disent même qu'eux, "p'tits lockseux ont essayé de faire de la grande musique !"
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Bob : Effectivement, c’est beau…
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Max : Ah ! Ah ! Moi j’imagine bien le chef d’orchestre en queue de pie, qui lève les genoux à la manière de Bob Marley !
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Bob : Heu… Un peu de sérieux, Max ! C’est une véritable symphonie, arrangée de tempo Reggae. Des accélérations, ces altérations… et les paroles si vraies ! Par exemple, quand il dit : "Demain est une chance, demain est une renaissance", la voix de Yoha semble côtoyer les ailes des anges.
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Jane : Je n’ai qu’une seule chose à rajouter, chef ! Il faut qu’ils amènent leur musique à un niveau supérieur pour qu’elle soit à sa juste valeur.
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Max : Tu l’as dit, Jenni !
Bon passons à la scène 3 de cette manifestation.
- Max : Regardez la salle est désormais pleine. Il n'y a plus personne au fumoir.
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Jane : Aïe ! Ca va faire mal ! On annonce le Reggae de Broussaï ! Tous les Stéphanois connaissent Broussaï !
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Max : Ils sont du coin, eux aussi ?
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Bob : De la région de Macon. Trois albums et un DVD live à leur actif. Et plusieurs scènes aux côtés des plus grands de l’univers Reggae français.
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Jane : Chef, je démissionne. Je préfere aller faire la fête avec le public, ils ont décidé de danser et crier au son de ce Reggae festif.
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Bob : Je crains que l’on soit obligé d’en faire de même. Ils sont bien trop nombreux.
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Max : Il y a un batteur, un bassiste, deux claviers et deux guitaristes, ajoutez à cela une section cuivres : trompette et saxophone. Sans écarter le fait que les textes ne sont pas si matûres que chez Fundé, comment ne pas se défouler, quand vous entendez leur musique vivifiante ?
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Jane : Et c’est sûr, cette positive vibration que Broussaï clôture ce concert.
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Bob : Dignes de leur réputation, ils ont mis le Faya dans la broussaille du Fil !
Les Barabans, Fundé et Broussaï, les Supporters d’Artistes Good Vibes vous félicitent.
Yes ! Toujours plus toujours talentueux, toujours plus inventif, toujours plus fort, le Reggae français mérite d’exister. |