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Olivier Marchal  (novembre 2011) 

Réalisé par Olivier Marchal. France. Policier. Durée : 1h42. (Sortie 30 novembre 2011). Avec Gérard Lanvin, Tchéky Karyo, Lionnel Astier, Daniel Duval, Étienne Chicot et Patrick Catalifo.

Revoilà du cinéma policier populaire ! Du bon cinéma à la papa d’aujourd’hui !

Toutes ces dernières années, polar à la française rimait souvent avec maniéré et minimaliste. Il fallait être un intellectuel haut de gamme, ou un esprit très attentif, pour comprendre des intrigues alambiquées et découvrir qu’elles ne menaient à rien d’autre qu’à des exercices formels plus vains les uns que les autres.

Le polar à la française, bien dénigré par la Nouvelle Vague qui ne voyait (souvent mal) que par la série B américaine, n’avait droit de cité qu’en s’inspirant de Jean-Pierre Melville et du Jacques Becker de "Touchez pas au Grisbi" et "Le trou". Les autres, de Gilles Grangier à Henri Verneuil et Georges Lautner, étaient considérés comme des cinéastes approximatifs, parfois qualifiés avec condescendance de "bons ou honnêtes artisans".

Même Decoin et sa "Razzia sur la Chnouf" ou Dassin avec son "Du rififi chez les hommes" n’avaient pas de considération. Et il n’était même pas question d’évoquer Jean-Pierre Mocky ni de se souvenir des premiers Alain Corneau.

Aucun étudiant de la Fémis n’avait jamais entendu parler de Jacques Deray, et si, par hasard, l’un d’entre eux s’était pris de passion pour José Giovanni, il aurait pris la porte des studios de la rue Francoeur dans la seconde.

D’où un déficit abyssal de flics modernes à l’ancienne pour samedi soir cinématographique. Il aura donc fallu des autodidactes, réalisateurs de cinéma par effraction, comme Jean-François Richet et son Mesrine, ou des anciens flics comme Olivier Marchal pour remettre au premier plan des histoires d’hommes, et de choisir - pas par hasard - le côté asocial des voyous plutôt que de vanter la dure vie policière comme dans les séries télés.

Jusqu’à présent, Marchal se cherchait un peu et prenait le scénario comme un document faisant foi dont il ne pouvait varier d’une virgule. Avec "Les Lyonnais", il pousse enfin plus loin son cinéma, proposant une galerie de "gueules" fortement typées permettant à des acteurs généreux d’avoir quelque chose à défendre.

Ici, les second rôles sont aussi bien traités que les premiers. Ce qui permet de s’attacher à des caractères qui sont plus que des éléments chargés de faire avancer le scénario. Évidemment, Gérard Lanvin, en truand gitan mûr et respectueux d’un code d’honneur suranné, a la part belle. Il lanvinise enfin dans le polar comme jadis Gabin gabinisait. Il est donc impérial et prêt à réutiliser son personnage qui-sait-qu’on-ne-sait-jamais pendant une décennie triomphante.

Comme Marchal n’est pas un virtuose de la caméra, il évite toute esthétisation. Cette tradition "approximative" du cinéma français tant moquée a un avantage : Marchal ne filme pas gratuitement les scènes de crime et ne s’en délecte pas à coup d’effets choc comme les Scorsese et autres frères Coen. Au contraire, on aime ses maladresses, comme ces flash-back où les deux vieux caïds revenus de tout joués par Gérard Lanvin et Tchéky Karyo redeviennent de jeunes délinquants affamés de réussite.

Éternelle histoire d’une amitié trahie, comme dans "Il était une fois l’Amérique", "Les Lyonnais" charrie quarante à cinquante ans d’histoire de France par le prisme de la violence. On y revoit les années pompidoliennes et giscardiennes, avec cette imbrication des officines gaullistes et de la voyoucratie. Marchal nous renvoie aux films d’Yves Boisset et de Pierre Granier-Deferre, au temps des DS noires et du malaise social de l’après-68.

Matière riche, traitée sans mal et pas maltraitée, "Les Lyonnais" est un film à cent pour cent français. Il en paiera sans doute le prix critique en étant taxé d’académique, mais passera et repassera sur les grandes chaînes aux heures de grande écoute. Un destin de film policier populaire, digne du "Clan des Siciliens", de "Deux hommes dans la ville" ou du "Pacha".

Être le nouveau Gilles Grangier, le fils de José Giovanni, l’héritier de Verneuil, c’est pour Olivier Marchal un destin qui en vaut d’autres et ce n’est finalement pas si mal.

 

Philippe Person         
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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

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"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
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