Professeur Beadeul's vous présente ses réflexions sur la pop musique.
Mordues et mordus de musique, bonjour ! Aujourd'hui, votre bon vieux professeur a choisi de prendre comme cas d'école le dernier album de The Sea : Rooftops. Déjà leur deuxième ! Classé jusqu'alors entre l'alternatif, le blues et le psychédélique, ce duo anglo-saxon se lance désormais dans un genre aux accents pop. Mais quel revirement de situation, chers lectrices et lecteurs ! Quelle métamorphose ! L'occasion de partager un moment de réflexion musicale sur la "pop".
Avant tout, examinons ensemble l'enveloppe de ce mystérieux dix titres. Toute de noir et blanc, la pochette paraît improbable et esthétique. De nuit, au beau milieu d'une route humide et vide, un couple danse tendrement au rythme d'un joueur de batterie, tranquillement assis. Big Ben indique quatre heures du haut de sa tour. Le pilier de Londres est si imposant. Son horloge se confond même avec la lune ! – Je chausse mon monocle pour observer minutieusement. Ces silhouettes masculines ressemblent fortement aux membres du groupe. J'en mettrai mon oreille à couper ! Décidément, Peter et Alex Chisholm prennent des risques...
J'ouvre maintenant la boîte de Pandore avec le premier titre : "New York". Que dit ma bible des définitions à propos de "musique pop" ?
"La musique pop est un genre qui serait né aux environs des années 1960 aux États-Unis et au Royaume-Uni". Une référence à New York dans "New York", une référence à Londres dans "Rooftops in London", ça fait deux bons points pour The Sea.
Je poursuis la description : "selon les dires du sociologue de musique anglo-saxonne, Simon Frith, la musique pop serait d'abord élaborée pour être abordable par tout le monde". Ma foi, l'introduction présage un album plutôt facile d'accès : électrique et tonique. Des cuivres, un riff de guitare basique et efficace, le duo compose avec des valeurs sûres et osons déjà-vues. Pas de risques inutiles. En prêtant attentivement l'oreille, le chanteur me fait bigrement penser à Bono. Vous entendez ? Ces intonations de voix si particulières telles des cris à corps perdu devant un horizon à perte de vue ? Peu à peu mon idée prend forme : trêves de notes, cris en échos...
Bla-bla-bla, OK. Je passe les détails pour évoquer le contenu. "La chanson est plutôt individuelle, courte, aux rythmes dansants". Indéniablement, les titres nous entraînent à une cadence étonnante, toujours très rythmés. Une exception tout de même à la règle : "Cry", plus douce mais aussi plus triste.
"Les chansons de la musique pop parlent en général de l'amour ou des relations entre les femmes et les hommes". Avec des titres comme : "Where's the love", "Silly love song", "Listen darling", définitivement, l'amour, toujours et encore, file le tissu musical de l'album.
Une définition discutable ? Posant les jalons de prochains débats acharnés ? Qui sait ? En tout cas, l'album Rooftops paraît calibrer au poil avec les caractéristiques de la musique pop, "plus accessible mais aussi plus éphémère". Ni trop agressif, ni trop original, facilement écouté, facilement oublié.
A la prochaine mordues et mordus de musique ! |