Spectacle de théâtre non verbal conçu et mis en scène par Victoria, interprété par Victoria Raileanu, Eugen Jebeleanu, Yann Verburgh, Ugo Leonard et Andrei Ostrovski.
Entre installation et performance, "My Isadora" est un objet protéiforme qui tente d’explorer au plus près l’âme de la célèbre danseuse.
Dans une salle byzantine en chantier, le public, dans un dispositif quadri-frontal (excepté un enfant au centre de la salle qui découpe et colle des images de magazines) est entouré par les membres de la Compagnie 28 qui, après "Canin félin", intéressante plongée sensorielle dans l’âpreté de la société et des rapports humains ou "Sacha, Guillaume et moi" qui traitait du passage à l’âge adulte, s’intéresse à une légende de la danse.
Comme "Canin félin" qui, dans un théâtre physique et brut allait chercher au plus profond des êtres, c’est la même approche qui est effectuée ici, avec cet hommage inspiré de l’autobiographie de l’artiste, en forme de cri vital.
Des projecteurs découpent des ombres. Les gestes lents ou saccadés marquent les états extrêmes, alternativement de calme ou de tempête, tandis qu’une musique techno rythme le tout. Il se dégage des corps une sensualité et une intensité manifeste qui livrent un ressenti pour Victoria Raileanu, la conceptrice de ce projet et une certaine façon d’appréhender la démarche d’Isadora Duncan dans son travail en recherche perpétuelle.
Il émane de l’ensemble un mélange de fièvre et de sérénité. Un calme provisoire, un silence d’avant ou après l’orage. Et alors que l’on glisse d’une scène à l’autre, des images ou des sons impressionnent la mémoire. Ce peut-être une étendue de terre qui étouffe une chute, le bruit des orteils sur le papier bulle ou le petit garçon, main dans la poche, qui filme debout le caméscope à la main, l’éphémère de cette expérience.
Inclassable, iconoclaste, la Compagnie 28, spectacle après spectacle, continue d’interroger le monde en son incommensurable énergie. |