Spectacle jeune public d'après la nouvelle éponyme d'Alphonse Daudet, mise en scène de Philippe Gouin, avec Marie Simon et Marie-Laure Malric.
"Ah qu'elle était jolie la petite chèvre de Monsieur Seguin..." Le problème, on le sait bien, c'est qu'à vouloir prendre son indépendance et gambader dans la montagne, sa durée de vie reste limitée.
Partant du beau texte (quoique à la triste fin, si on s'identifie à Blanquette, la petite dernière enfermée dans l'étable qui rêve de grands espaces) d'Alphonse Daudet, Philippe Gouin a concocté un vrai spectacle complet autour des deux comédiennes et adaptatrices, Marie-Laure Malric et Marie Simon, offrant tour à tour des gags, des inventions diverses et variées, des chansons, de la danse, des ombres chinoises et des marionnettes.
On apprécie les idées originales de mise en scène et l'énergie des deux comédiennes endossant une infinité de personnages et manipulant avec précision décors, objets ou marionnettes, la Compagnie KiCéKafessa compensant largement son manque de moyens par des trésors d'ingéniosité comme ce flacon de talc remplaçant avantageusement une machine à fumée.
On est ravis par un spectacle en mouvement et des moments réjouissants ou poétiques. "La chèvre de Monsieur Seguin" prouve donc que le prix de la liberté est parfois très élevé mais avant cela, il délivre une belle ode à la nature écrit d'une plume riche et bucolique.
Un spectacle rondement mené et une belle fantaisie à partir d'un des grands textes de la littérature française. |