Le concept : rendre le rock indé accessible au commun des mortels. De ceux qui ne fréquentent nulle gargote hébergeant ces artistes un peu différents, œuvrant sans label, sans calcul, avec juste de l’amour, de l’envie, de la générosité. Oui, je sais, le concept est utopique, mais ça fonctionne.
Le concept (encore) : une compositeuse (compositrice ?) - auteuse (autrice ?) - interprèteuse (interprètrice ?) écrit 14 titres, les offre à ses 15 artistes préférés, qui deviennent Tous Buzy !.
Le concept (toujours) : distribuer le package album Tous Busy ! + livre Vive le Rock ! dans un lieu où des oreilles mettent le nez souvent, pour acheter des timbres, gratter Dédé, se ravitailler en clopes, récupérer ses colis… J’ai nommé les bureaux de tabac.
Je ne vous passerai pas les titres les uns après les autres pour vanter le rythme des Figurants, la voix de Nicolas Comment, l’electro-rock susurré de Pierre Faa… Voyons comment ils expriment leur esprit rock-indé.
Le concept (bis repetita machin) : l’esprit rock ! Clarika, Elliot, Prohom, Nadj, Fancy ou Clarys ne vous évoquent peut-être pas grand-chose. Retenez simplement qu’ils sont rock, dans ce qu’ils chantent, que ce soit "Je suis un arbre" ou un prompt retour à l’état sauvage, "Comme des Papillons" ou se brûler les ailes en 10 secondes, "Stratégie de la solitude" (no comment)...
Dans le désordre et dans l’ensemble, leur esprit rock c’est l’indépendance, la liberté : "je fais ce que je veux, quand je veux, comme je veux". Les basses, les riffs, les rythmes tantôt electro, tantôt percussionnés invitent à enfourcher un deux-roues et filer tout droit vers l’Ouest, histoire de vérifier si le ciel n’y est pas plus bleu.
Leur conscience rock à eux se détache du vieux dyptique sex-drug des années 80 pour regarder la vie en face, c’est leur côté indépendant de la force qui veut ça. L’album mêle mélancolie, no future, carpe diem et contemplation, avec à la fois une rage profonde qui ne se résignera jamais. Ils n’ont pas la méchante facilité de taper sur tout ce qui bouge, mais une manière très frenchy de prendre du recul pour analyser la situation, ça les rend poétiques. "Marylin s’endort avec le nez de Bogart, James Dean a le sourire de Marylin" ("Dyslexique" - Clarys).
Le concept (in fine) : "le plus important n’est pas d’être important" ("Adrian"- Fancy). |