Plein d'énergie, le trio Ladylike Dragons est définitivement plus Black Keys que J.K. Rowling sur ce nouvel album au titre pourtant semblable à une incantation magique, Turn them into gold.
Cela étant, ce qui se veut un garage band rock'n roll en diable n'est pas toujours aussi loin qu'on le voudrait d'un rock un peu trop gentillet destiné à un jeune public d'adolescents.
Pourtant, le jeu de guitare et le look du guitariste en témoignent, les racines de Ladylike Dragons sont bien à chercher outre-Atlantique dans un rock puissant et sans poudre aux yeux. Le problème ici est que le garage manque un peu de tâches d'huile au sol, de vieux pneus usagés qui tiendraient compagnie à un vieil établi et quelques étagères remplies de choses inutiles.
Trop bien rangé afin d'y enregistrer confortablement cet album en compagnie d'un producteur ayant la particularité de jouer de la guitare avec Izia (bel exemple s'il en est d'un rock plus taillé pour Cosmopolitan que pour The Wire).
Ce côté trop propre mis à part, qui apporte - c'est le point positif - un bon confort d'écoute, Turn them into gold est assez bon. D'abord parce que le duo guitare-batterie est rudement efficace, et aussi parce qu'il offre une place de choix à la voix puissante de la chanteuse parfois poussée à la limite du maniérisme mais jamais assez longtemps pour que cela deviennent agaçant.
On gardera rapidement en tête "He saved the son" qui n'est pas sans rappeler les Transvision Vamp qui se seraient débarrassés de leur maniérisme "early 90". Le titre est puissant et accrocheur, les guitares incisives et le chant tout à la fois classe et teigneux.
Le titre qui donne son nom au disque est également une réussite avec un chant qui évoque tout autant Siouxsie que Veruca Salt, appuyé par un rythmique entêtante. Entêtante l'est également "I'm a shoegazer" (même si on ne sent pas trop le côté shoegazer dans le morceau). La voix est puissante et ne marque aucune pause tandis que les guitares galopent au rythme de la batterie.
Ces titres ultra énergiques apportent sinon de l'originalité une certaine fraîcheur au rock francophone. Reste quand même à voir le groupe sur scène, afin de mieux les cerner. Leur énergie est communicative et enthousiasmante, le groupe ayant un gros potentiel sympathie. Pour le troisième album, espérons seulement qu'ils trouvent un garage un peu plus glauque que celui-ci, sans chauffage et avec une lumière blaffarde, cela devrait donner un bien joli disque de genre. |