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puce Le Printemps de Téhéran
Ali Samadi Ahadi  (janvier 2012) 

Réalisé par Ali Samadi Ahadi. Allemand. Documentaire. 1h20. (Sortie18 janvier 2012).

Avec "Le Printemps Arabe", les téléspectateurs du monde entier ont vu en 2011, le "bien" triompher du "mal", le "vrai" gagner contre le "faux", pour parler comme l’ami BHL.

Mais, en juin 2009, il en a été tout autrement en Iran. "Le Printemps de Téhéran" n’a pas vu la lumière l’emporter sur l’obscurité. Au contraire le noir est devenu encore plus noir, pour tout dire totalement opaque.

La Verte Révolution d’un Islam démocratique qui s’enflammait pour Mir-Hossein Mousavi, qui rêvait par blogs interposés et remplissait des stades entiers croyant que tout allait être possible, n’a pas mûri et le rouge qui a soudain remplacé le vert était la couleur du sang des innocents et des désarmés.

Plus que le récit d’un échec, "Le Printemps de Téhéran" explique par des témoignages et des images volées ou recopiées, comment un pouvoir, rendu minoritaire par les urnes, peut se radicaliser en quelques jours, utiliser tous les moyens de peur et de coercition pour contrecarrer l’élan d’un peuple.

Laissant libre cours à la sauvagerie de milices fanatiques, se servant de la pègre et de petits voyous prêts à tout pour amplifier le chaos, le pouvoir iranien, un instant aux abois, a repris l’initiative pour semer une terreur qu’on peut qualifier sans faire d’anachronismes de "fasciste" et éradiquer tous les espoirs électoraux.

Les images du film d’Ali Samadi Ahadi feront frémir les plus indifférents. Personne ne pourra contester ce qui s’est passé, personne ne pourra affirmer que le président Ahmadinejad a été réélu régulièrement. Quand on voit l’Ayatollah Khameini, le Guide suprême de la Révolution, valider les résultats des élections, on réagira avec la même rage impuissante que tous les protagonistes du "Printemps de Téhéran".

On serrera les poings en écoutant leurs récits sur la répression qui s’est abattue en un éclair pour que l’espoir d’un éveil démocratique de l’Iran s’évapore à tout jamais des esprits.

Film nécessaire, d’une force inouïe, "Le Printemps de Téhéran" risque cependant de susciter quelques interrogations à cause d’un dispositif qui pose problème. En effet, ne possédant pas d’assez d’images des événements de Téhéran, Ali Samadi Ahadi s’est laissé aller à reconstituer des scènes à l’aide d’"images animées".

Cette animation, primaire, ressemble à certains films de propagande d’antan, comme les Chinois savaient en faire au pire moment de leur révolution culturelle. Au lieu de rendre les choses indiscutables, des choses que personne de bien intentionné ne songeait à contester, cette représentation animée laisse tout à coup surgir un doute : si tout cela n’était, comme le dit le régime en place, que des mensonges pour discréditer la Révolution iranienne.

Le mauvais effet est encore renforcé par un détail qui aurait dû sauter aux yeux du réalisateur : les scènes reconstituées sont accompagnées d’un commentaire off en anglais. De là à penser qu’il y a la main de la CIA ou du Mossad derrière tout ça, il ne faudra pas beaucoup poussé les partisans d’Ahmadinejad pour le suggérer...

Évidemment, on saura oublier cette grosse maladresse et on considérera le film d’Ali Samadi Ahadi comme un chant désespéré à la gloire de ceux qui, une fois encore dans le monde, ont payé dans leur chair leur soif de liberté.

Au-delà de ce désespoir, on essaiera de se convaincre que la répression qui a ensanglanté Téhéran en 2009 est la dernière manifestation d’un pouvoir aux abois. Sauf que le temps passe et qu’il faut aux Iraniens bien du courage pour encore espérer...


 

Philippe Person         
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