Parfois, il en faut peu pour donner envie d'acheter un disque. Une pochette fruitière et colorée, un single efficace et dansant ou encore un logo apposé sur sa tranche. Ne vous est-il jamais arrivé d'acheter les yeux fermés une galette signée par votre label préféré ? 4AD fait partie de ses familles musicales qui ne déçoivent que rarement (Pixies, Blonde Redhead, The Breeders ou encore Throwing Muses). The Big Pink est devenu leur petit cousin en 2009, mais malheureusement, tout est loin d'être rose.
On avait découvert le combo de Londres avec l'album A Brief History of Love, son énergie débordante, sa production digne d'un panzer et ses refrains imparables. Le single "Dominos" en était le parfait exemple, avec sa rythmique efficace et ses réminiscences du shoegazing façon My Bloody Valentine. Pourtant, il était déjà perceptible que l'équilibre entre production riche et songwriting recherché était fragile.
Soniquement parlant, son successeur Future This subit les conséquences de ce déséquilibre. Sur l'autel de quoi me direz-vous ? Du mainstream. "Stay Gold", titre d'ouverture, possède une ressemblance flagrante au single "Dominos". Mais là où leur premier hit faisait mouche de par sa noirceur entêtante, "Stay Gold" pêche à cause de sa "positive-attitude". Cette volonté clairement affirmée par le groupe finit par les perdre.
Les refrains ressassés par la voix lancinante de Robbie Furze paraissaient précédemment plaintifs et donc parfaitement en adéquation avec la musique. Ils semblent ici désespérément en quête d'attention, comme pour ratisser une base de fans beaucoup plus large. Au milieu de ce maelstrom, l'on peut quand même noter quelques étincelles : "1313", "Lose Your Mind" ou même le nostalgique "77", qui auraient pu figurer au casting de A Brief History of Love.
Il n'est pas un mal de vouloir réaliser un album plus pop, loin de là, encore faut-il le faire bien. |