Un prof de guitare de 29 ans débordant d'émotion musicale, une élève de 18 ans dotée d'une voix suave et sincère : un duo londonien se forme de par cette fusion inévitable. Big Deal propose ainsi une musique à l'image de leur membres, Kacey Underwood et Alice Costelloe, une musique aérienne et belle.
Lights Out est leur premier album, sorti en janvier dernier sous le label Mute, il annonce clairement un ancrage dans une folk/pop sensuelle témoignant de la sensibilité du duo. La majorité des morceaux n'engendrent pas de complexité instrumentale, plutôt un côté minimaliste, mais les notes sont intelligemment posées avec une sonorité recherchée, souvent noisy. Les traditionnelles basse et batterie sont mises de côté : la totalité des chansons se suffisent aux chants enivrant d'Alice et de Kacey accompagnés des multiples pistes de guitares aux sons acoustiques et saturés, chacune apportant sa pierre à l'effigie.
L'écoute commence par un "Distant Neighborhood" dont la mélodie à la guitare, reprise par le chant lors du refrain, enivre dès l'intro. Cette énergie musicale se retrouve souvent au long de Lights Out soutenue de riffs électriques ("With the world at my feet").
Les textes sont résolument tirés de souvenirs teenagers, quelque peu naïfs, avec des pensées et des amours tortueux, mélancoliques ("Cool like Kurt"). Sur des morceaux plus calmes ("Pi", "Summer Cold"), chaque note trouve sa place par une composition riche au travers d'ambiances suspendues.
Une flopée d'histoires noircissent d'encre les pages de vos pensées à l'écoute de Big Deal. Un disque en tout point vraiment agréable dont on se surprend à fredonner les mélodies entêtantes. A voir également la vidéo de leur reprise "Thirteen", morceau des années 70 du groupe Big Star, de nouveau empruntant le thème cher à Salinger. |