Diiiidddouuuuddoouuudddiiiiiddiiiiddouuuu... ddouuuuuddiiiidddouuuudiiiidduuuuuduuuuu… Oui, je sais, ça ne ressemble pas trop là, mais c’est le générique de X-Files, vous savez, la série où deux agents secrets du FBI enquêtaient sur des faits mystérieux, sur des apparitions extraterrestriennnes… Et bien là, pareil. En plus, ça s’appelle Entre chien et loup, quand il ne fait plus jour mais pas encore nuit, quand le loup n’est plus humain et pas encore garou. Bienvenue dans l’univers de Lonah ! On aime ou on déteste, mais on ne peut pas y rester insensible.
D’un premier "Varsaw" tout en chœurs, et quel chœur : Raphaëlle la chanteuse s’y colle entièrement, avec un truc à pédale qui propose une multiplication des cordes vocales. Pratique. Quelques secondes pendant lesquelles on foule le tapis rouge direction Barnabé, le type à cornes de diablotin (ah non, c’est Belzébuth). Si vous ne faites pas demi-tour avant la fin du morceau, vous arrivez au guichet, tout en lourdes draperies noires et sang, vous ne voyez plus vos pieds à cause du brouillard très très épais, des salves d’orgues sont interrompues de loin en loin par des éclats de rire… Voilà, c’est Lonah.
Sept démons qui vous invitent au voyage dans les ténèbres des sens, "un ensemble de spectres rassemblés autour d’hallucinations sonores", depuis 2004 même. Pour cela, rien de plus simple : piocher partout, mélanger les genres, les styles, les instruments, ce qui donne parfois un joyeux gloubi glouba… ou un voyage au frontières du réel, ici.
Les pros reconnaîtront "les machines électroniques, des pédales de boucle sur les voix avec un clavier (what ?), une guitare bien rock, une basse et une batterie, avec un show numérique". Un show numérique ! Ca, c’est pour la scène, les petiots utilisent un super logiciel à mi-chemin entre création artistique et programmation informatique. En clair, chaque éclat musical (ou vocal) correspond à une animation, montrée sur scène en plus de la performance musicale.
Encore mieux, Lonah propose un mixeur séquenceur en ligne, un truc trop coooool qui permet de mixer ses propres musiques, accessible au commun des mortels (ou alors, c’est que je suis déjà en enfer). Lonah va donc encore plus loin dans la musique, en poussant l’innovation jusqu’à son paroxysme : à vous de créer du nouveau Lonah à partir de l’ancien, isolez des voix, des cordes, des électro, touiller vers la droite, clic play, et c’est parti ! Trève de discours : faites un tour du côté du site du mixer Lonah.
Pour en revenir à l’album en lui-même, c’est un savant mélange d’ambiances brumeuses et spectrales, en français, en anglais et en martien. De quoi recréer l’atmosphère des Carpates dans votre salon. |