En principe, quand j'entends le mot San Francisco dans une chanson, je laisse assez rapidement tomber. La country rock facon côte ouest, ce n'est pas trop mon truc en fait. Exception faite de deux ou trois trucs de Jackson Browne, il y a... longtemps. Je ne dis pas que je n'aime pas tous les groupes de la côte ouest, loin de là mais ce genre musical là, l'heartland rock ou appelez-le comme vous voulez, je ne suis pas fan et puis c'est tout. On ne discute pas.
C'est peut être l'harmonica qui saoule le plus, comme sur "Coming back to a man" sur lequel il s'agit sans doute de Dark Vador qui fait ses gammes.
Quoi qu'il en soit, comme il faut toujours quelques exceptions à la règle générale, Nothing is wrong s'avère plutôt agréable à l'écoute. Entre lentes ballades ("Million dollar bill") et rock plus balancé (relativisons, pas de quoi headbanger) comme sur "A little bit of everything" très proche des fameux bons moments passés avec Jackson Browne, ou le Crazy Horse, les Dawes maîtrisent le genre et possèdent un joli sens de l'écriture et des mélodies.
Mais ce qui marque beaucoup avec ce disque, c'est l'impression qu'il donne de venir d'une autre époque. Je veux dire que l'on peut sans problème imaginer que les musiciens sont de jeunes gens - encore que - mais on n'arrive pas à se détacher de l'idée qu'ils étaient jeunes il y a 30 ans et que ce disque a été écrit il y a fort longtemps.
Parfois, on se croirait vraiment plongé dans l'Amérique de Neil Young sans imaginer une seconde que l'on vit pourtant à l'époque de celle des Rapture.
En fait, le côte désuet de ce disque est pour beaucoup dans son charme en dehors des morceaux bien foutus.
Pour revenir au début de la chronique, on adhère ou pas au genre. Ici, c'est quasi un cas d'école tant on trouve tout ce que l'on s'attend trouver : la façon de chanter de Neil Young sur "If I wanted someone", le tambourin, les guitares qui en font toujours un peu trop, un peu de clavier toujours façon Browne, quelques solos pas très passionnants et une ambiance americano américaine, accent compris.
Au final, un disque qui s'écoute agréablement par des profanes comme moi mais qui prendra ssurément toute sa saveur entre les oreilles d'un amateur du genre, même si le risque de déjà-vu ou plutôt entendu sera d'autant plus fort. La sensibilité de Nothing Is Wrong ne pouvant pas laisser de marbre quoi qu'il en soit. Une bonne dose de fraîcheur dans le genre donc, qui ferait presque enfin passer Neil Young ou Springsteen pour des vieux ! |