Comédie dramatique de Katarina Mazetti, mise en scène de Panchika Velez, avec Sophie Broustal et Didier Brice.
Elle est bibliothécaire, veuve, se passionne pour la culture et ne mange que bio. Il est agriculteur, vieux garçon, vit pour ses vaches et n'imagine pas qu'on puisse lire de son plein gré. Ils se jettent des regards réprobateurs du coin de leur tombe respective et vont pourtant vivre une histoire d'amour aussi belle qu'improbable.
Adapté par Alain Ganas du roman à succès de Katarina Mazetti, "Le mec de la tombe d'à côté", ce spectacle restitue l'humour caustique et plein de tendresse pour ses personnages de l'auteur, tout en recentrant la dramaturgie sur le couple qu'ils forment, au-delà des personnes qu'ils sont.
En donnant tour à tour la parole à l'un ou à l'autre des protagonistes, se dessine une double histoire qui en crée peu à peu une troisième, enchevêtrement et chevauchement des deux précédentes.
Pour la mise en scène, Panchika Velez a fait du lit l'élément central du plateau et de l'intrigue, puisque tout semble s'y dérouler. Tour à tour banc de cimetière, terre arable, lit blanc et immaculé ou kitch, lieu d'ébats, de disputes, de réconciliations, ce lit est le radeau qui abrite cet amour qui se place au niveau des corps et des cœurs, loin des conventions sociales et intellectuelles.
Sur un thème mille fois abordé, ce spectacle sans surprise se détache néanmoins par la verve caustique de Katarina Mazetti et la subtile adaptation d'Alain Ganas qui réalise le tour de force, jamais évident au théâtre, de transposer un roman sur scène tout en gardant l'intégrité du propos et la psychologie des personnages, le tout sans jamais verser dans le bavardage.
Il faut également souligner la prestation remarquable des comédiens, Sophie Broustal et Didier Brice, avec un éloge particulier à ce dernier, qui campe un Jean-Marie touchant et juste.
Voilà une pièce bien ficelée et agréable qui plaira à tous et fera passer au spectateur un bon moment, sans lui faire néanmoins ressentir de grands frissons. |